Le président russe Vladimir Poutine a annoncé samedi que son pays suspendait sa participation au traité de désarmement nucléaire INF en réponse à la suspension américaine entrée en vigueur le même jour.
"Nous attendrons que nos partenaires aient suffisamment mûri". "Nos partenaires américains ont annoncé qu'ils suspendaient leur participation à l'accord et nous la suspendons à notre tour", a affirmé Vladimir Poutine, au cours d'une rencontre avec ses ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Sergueï Lavrov et Sergueï Choïgou.
La Russie ne prendra plus l'initiative de négociations sur le désarmement avec les États-Unis, a ajouté le chef de l'État, cité par les agences de presse russes. "Nous attendrons que nos partenaires (américains) aient suffisamment mûri pour avoir un dialogue d'égal à égal et significatif avec nous sur cet important sujet", a-t-il dit.
Un traité que la Russie violerait, selon les États-Unis. Les États-Unis ont annoncé vendredi leur retrait du traité INF conclu par l'URSS et Washington en 1987, pendant la Guerre froide, qui abolit l'usage des missiles terrestres d'une portée de 500 à 5.500 km et qu'ils accusent la Russie de violer.
"Demain [samedi], les États-Unis vont suspendre leurs obligations dans le cadre du traité INF et enclencher le processus de retrait", qui "sera achevé dans six mois à moins que la Russie ne remplisse ses obligations en détruisant tous ses missiles, lanceurs et équipements qui violent le texte", a annoncé le président Donald Trump dans un communiqué.
Un ultimatum de 60 jours donné par Mike Pompeo. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a de son côté assuré que Washington était néanmoins "prêt" à continuer de discuter avec la Russie "au sujet du désarmement". Début décembre, de Bruxelles et avec le soutien de l'Otan, Mike Pompeo avait donné à la Russie 60 jours, jusqu'au 2 février, pour démanteler ses nouveaux missiles de longue portée violant le traité aux yeux des Américains et de le l'Alliance atlantique. Faute de quoi, il avait menacé d'entamer la procédure de retrait, qui s'étend sur six mois. La Russie dément ces accusations "sans fondement", reprochant en retour à Washington de violer le traité INF.