L'Iran ne voit pas l'intérêt de rouvrir les discussions avec les Etats-Unis sur l'accord nucléaire, faute d'avoir des garanties sur le respect d'un nouvel accord, a déclaré jeudi à Rome le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. "Si nous devions conclure un nouvel accord avec les Etats-Unis, quelle garantie aurions-nous que l'accord durera après la durée du vol ? Vous vous souvenez du Canada ?", a lancé Mohammad Javad Zarif devant la conférence MED 2018, consacrée à la Méditerranée. En juin le président américain Donal Trump a retiré sa signature de la déclaration finale publiée à l'issue d'un sommet des pays du G7 au Canada, à peine son avion avait-il décollé.
Téhéran continue de respecter l'accord. En mai, les Etats-Unis ont annoncé leur retrait unilatéral de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015, qualifié de "désastre", et imposé début novembre de nouvelles sanctions à l'encontre de l'Iran. Téhéran continue toutefois de respecter ses engagements vis-à-vis de cet accord, selon le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AEIA), publié le 12 novembre. Le ministre iranien a réitéré à Rome la volonté de son pays de rester dans l'accord, jugeant toutefois que cela deviendrait difficile s'il n'en percevait plus les bénéfices économiques.
"Ce n'est pas un document de deux pages". En échange d'un engagement à se limiter strictement à développer une industrie nucléaire civile, l'Iran a obtenu conformément la levée de sanctions et la signature de nouveaux accords commerciaux. "Nous avons passé deux ans et demi (sur cet accord), ce n'est pas un document de deux pages, ce n'est pas une photo de famille. Il s'agit d'un document de 150 pages", a expliqué Mohammad Javad Zarif, soulignant que son rejet par Donald Trump était dû, entre autres, à la haine qu'il éprouve à l'encontre de son prédécesseur Barack Obama. "Pourquoi devrions-nous reprendre d'autres discussions juste parce que quelqu'un n'aime pas (cet accord), juste parce qu'il déteste son prédécesseur ?", a-t-il demandé.