Barack Obama est arrivé jeudi à Orlando, théâtre d'une fusillade meurtrière dans une boîte de nuit gay qui a secoué l'Amérique mais aussi relancé des débats épineux, au premier rang desquels celui sur les armes à feu. Barack Obama entend envoyer un message simple aux habitants : "Les Américains sont à vos côtés", a résumé Eric Schultz, porte-parole de la Maison Blanche, à bord de l'avion présidentiel. Quatre jours après le massacre, qui a fait 49 morts et 53 blessés et a été revendiqué par le groupe Etat islamique auquel le tueur avait prêté allégeance, le président américain arrive au chevet d'une population qui ne fait qu'entamer son deuil.
Les familles des victimes. Le président, qui a voyagé notamment avec le sénateur républicain de Floride Marco Rubio, candidat malheureux aux primaires de son parti face à Donald Trump, ira à la rencontre des familles de victimes mais aussi d'équipes d'urgence, médecins, infirmières ou ambulanciers "qui ont agi héroïquement". L'attentat, le plus grave aux Etats-Unis depuis le 11-Septembre, a été perpétré par un Américain d'origine afghane, Omar Mateen, qui a été tué lors d'un échange de tirs avec la police.
L'EI, une menace constante. Quelques heures avant le déplacement présidentiel, le directeur de la CIA, John Brennan, a lancé une mise en garde très claire : en dépit des efforts de la coalition internationale en Irak et Syrie, le groupe Etat islamique conserve ses "capacités d'attentats terroristes". "Au fur et à la mesure que la pression augmente (...) nous pensons qu'il intensifiera sa campagne mondiale", a-t-il averti sans détours. "Nous pensons que l'EI entraîne" des auteurs potentiels d'attentats "et essaie de les déployer pour de nouvelles attaques", a-t-il encore souligné.
Armes à feu. Omar Mateen, qui avait fait l'objet d'enquêtes de police pour des liens supposés avec des jihadistes, s'était procuré ses armes, un fusil d'assaut et une arme de poing, en toute légalité. Le camp démocrate a obtenu à cet égard une petite victoire d'endurance en arrachant jeudi à l'aube, au terme de 14 heures d'obstruction parlementaire, qu'une proposition de loi limitant l'accès aux armes de suspects de terrorisme soit examinée au Sénat. Mais rien ne permet d'affirmer qu'elle sera adoptée. Une mesure similaire avait échoué en décembre à la chambre haute, où les républicains, majoritaires, avaient voté contre. Le texte prévoit d'interdire aux personnes qui sont sur une liste de surveillance antiterroriste ou sur une liste d'interdiction de vol d'acheter des armes à feu.