"L'Afrique est en marche", a affirmé samedi au Kenya le président américain Barack Obama, au premier jour d'une visite inédite dans le pays de son père, placée sous haute sécurité. Le président américain est reçu comme un sauveur. A l’occasion du sommet mondial pour l’entreprenariat qui se tient au même moment dans le pays, on compte bien signer des contrats importants. "Je voulais être ici, parce que […] l'Afrique est l'une des régions du monde à la plus forte croissance", a lancé Barack Obama lors de l’ouverture de ces rencontres économiques.
La dynamisme africain. "Les gens sortent de la pauvreté, les revenus sont en hausse, la classe moyenne croît et les jeunes gens comme vous exploitent les technologies pour changer la façon dont l'Afrique fait des affaires", a dit Barack Obama à un auditoire enthousiaste.
Le président kényan Uhuru Kenyatta a estimé que l'organisation même de ce sommet sur l'entrepreneuriat montrait un tout autre visage de l'Afrique que celui habituellement dépeint dans les médias. "Ce discours sur le désespoir africain est faux, et, en fait, n'a jamais été vrai", a affirmé le chef de l'Etat kényan en ouvrant la conférence économique aux côtés de son homologue américain. "Faites savoir que l'Afrique est ouverte et prête pour les affaires", a-t-il encore dit au public.
La toile de fond du terrorisme. Pourtant, le contexte sécuritaire refroidit une partie des investisseurs. Ces dernières années, Nairobi a plusieurs fois été visée par de spectaculaires attaques des islamistes somaliens shebab, comme au centre commercial Westgate en 2013 ou le massacre de l'université de Garissa cette année. Peter Alingo, directeur de l’Institut de recherche pour la sécurité, décrypte : "Washington a des intérêts ici et dans toute la région. Ils nous disent : ‘Regardez, on veut faire du commerce ici, mais on a un problème commun : le terrorisme.’ Ils nous montrent qu’ils sont là pour nous aider à le combattre." Pour la visite de Barack Obama, une partie de la ville a été bouclée. L'ambassade américaine elle-même a estimé que la conférence à laquelle Barack Obama participait samedi matin pouvait être une "cible pour les terroristes".
Un plaidoyer pour les droits des homosexuels. Plus tard dans la journée, le président américain a appelé au respect des droits des homosexuels sur le continent africain. "J'ai été constant à travers toute l'Afrique là-dessus. Je crois au principe selon lequel chacun doit être traité de manière égale devant la loi (...) et que l'Etat ne devrait discriminer personne sur la base de son orientation sexuelle", a affirmé Barack Obama. "En tant qu'afro-américain aux Etats-Unis, je suis douloureusement conscient" des conséquences de la discrimination, a-t-il ajouté.