C’est le début de l’opération séduction. Pour la toute première fois depuis le lancement de la course à la Maison-Blanche, Barack Obama et Hillary Clinton font campagne ensemble. Mardi, ils se rendent à Charlotte, en Caroline du Nord, pour y tenir un meeting. L’enjeu est de taille : offrir à la candidate démocrate une nette avance sur son rival républicain, Donald Trump.
Obama, la carte popularité
Jusqu’en novembre, date du scrutin, les deux anciens concurrents démocrates de 2008 vont participer ensemble à une série d'événements qui doivent galvaniser les électeurs en faveur de l'ancienne Première dame et ancienne secrétaire d'Etat. Leur cible privilégiée : les minorités qui restent fortement attachées à Barack Obama.
"Obama va aider à rassembler, il va mettre en avant son bilan et surtout jouer sur sa cote de popularité très élevée en ce moment, bien plus qu’il y a quatre ans quand il a été réélu", prédit François Durpaire, historien spécialiste des Etats-Unis. "Obama va sûrement dire à quel point elle a bien travaillé pour lui et je pense que ça va convaincre beaucoup de monde", estime, pour sa part, Constance Borde, représentante en France du parti démocrate.
Faire oublier les couacs
Mais la tâche ne s’annonce pas si facile. Hillary Clinton va devoir s'appliquer à relancer sa campagne après avoir enchaîné les couacs. Elle a notamment été questionnée pendant plus de trois heures par la police fédérale (FBI) dans le cadre de l'enquête sur son utilisation d'une messagerie et d'un serveur privés lorsqu'elle dirigeait la diplomatie américaine. Une faille dans laquelle les républicain se sont déjà engouffrés pour décrédibiliser la candidate auprès des électeurs indécis.
Donald Trump s’en est aussi violemment pris à elle après qu'il a été rendu public que son mari Bill Clinton s'est récemment entretenu sur le tarmac d'un aéroport avec la secrétaire à la Justice Loretta Lynch, dont le ministère chapeaute l'enquête. Dans une interview en fin de semaine dernière, Hillary Clinton a reconnu que la rencontre n'était pas judicieuse.
Casser le point fort
Donald Trump a également bien compris que le président américain était un atout pour sa rivale. Il s’emploie donc à tacler Barack Obama depuis quelques semaines maintenant, dans ses discours et sur les réseaux sociaux. Mardi, sur son compte Twitter, Donald Trump postait le message suivant : "Pourquoi Barack Obama est-il autorisé à utiliser Air Force One pour les déplacements de campagne avec la malhonnête Hillary ? Elle vole avec lui, mais qui paye pour cela ?".
Why is President Obama allowed to use Air Force One on the campaign trail with Crooked Hillary? She is flying with him tomorrow. Who pays?
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) July 4, 2016
En fin de semaine dernière, après l’explosion d’un camion piégé à Bagdad qui a fait plus de 200 morts, Trump écrivait qu’"Avec Hillary et Obama, les attentats terroristes ne vont faire qu'empirer. Idiots politiquement corrects, refusent de nommer ce que c'est - l'ISLAM RADICAL!".
Profiter de l’aura d’Obama et oublier Trump
Mais Hillary Clinton n’a que faire des attaques de son rival. La démocrate entend bien tirer profit du soutien présidentiel, ainsi que d'un événement conjoint prévu avec le vice-président Joe Biden vendredi en Pennsylvanie, pour recentrer sa campagne sur les questions économiques, sociales et de politique étrangère.
"Hâte de partir en campagne ensemble avec @POTUS", a-t-elle écrit sur Twitter. POTUS est l'acronyme de "President of the United States".
L'appui de Barack Obama pourrait se révéler plus qu'utile pour la démocrate, car même si la quasi-totalité des sondages nationaux la donnent victorieuse face à Donald Trump en novembre, l'écart se resserre ces dernières semaines. Le dernier sondage NBC News/Wall Street Journal donne même un large avantage (41% contre 25%) à Donald Trump dans les domaines de l'honnêteté et de la fiabilité.