Lors de son discours sur l'état de l'Union mardi soir, le président Barack Obama a lancé l'offensive pour "éradiquer" le cancer aux Etats-Unis et comparé la lutte contre cette maladie à une "nouvelle conquête de la Lune". Il a missionné pour cela son vice-président Joe Biden, dont le fils est mort d'un cancer du cerveau.
"Un nouvel effort national". "Ce soir, j'annonce un nouvel effort national pour faire ce qu'il faut (contre le cancer). Pour ceux qui nous sont chers et que nous avons perdus, pour les familles que nous pouvons encore sauver, faisons de l'Amérique le pays qui éradique le cancer une fois pour toutes", a déclaré Barack Obama dans son discours sur l'état de l'Union, le dernier de sa présidence.
"Je désigne Joe". L'an dernier, le vice-président Biden avait dit que l'"Amérique pourrait soigner le cancer comme elle a su conquérir la Lune", a affirmé Barack Obama à la tribune du Congrès, Joe Biden assis derrière lui, au côté du président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan. "Je désigne Joe, chargé du pilotage de la mission", a lancé le chef d'Etat, sous les applaudissements.
Un fils mort à 46 ans d'un cancer. A peine missionné, Joe Biden, vice-président pour les deux mandats de Barack Obama et fort de plus de 40 ans de carrière politique, a affirmé dans un communiqué que cette "nouvelle mission nationale" était très "personnelle". En mai dernier, son fils Beau Biden est mort d'un cancer du cerveau, à l'âge de 46 ans. Son père avait alors évoqué son deuil comme une raison le faisant hésiter à se présenter une troisième fois à la présidentielle de novembre 2016. Il a finalement renoncé en octobre dernier.
Le cancer aux Etats-Unis, état des lieux. En décembre 2015, les statistiques fédérales américaines pour 2014 avaient montré que les principales causes de mortalité aux Etats-Unis étaient identiques à 2013 : maladies cardiovasculaires, cancer, pathologies respiratoires, accidents et blessures involontaires, attaques cérébrales, maladie d'Alzheimer, diabète, grippe, pneumonie, maladies rénales et suicide. Le taux de mortalité a néanmoins diminué pour cinq d'entre elles, en particulier pour les maladies cardiovasculaires (-1,6%) et le cancer (-1,2%), même si ces deux causes restent en tête avec respectivement 610.000 et 589.000 morts en 2014. La réduction de la mortalité par cancer depuis le début des années 1990 s'explique par les campagnes et réglementations anti-tabac ainsi qu'aux avancées dans les traitements et le dépistage précoce.