Le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, en grève de la faim depuis plus de trois mois dans une prison russe, "veut et espère vivre" mais "n'a pas l'intention de s'arrêter". Le 13 août dernier, de nombreux acteurs et réalisateurs ont signé une tribune dans Le Monde pour appeler à sa libération, alors que l'état de santé du réalisateur se détériore.
La force de l'esprit. "Ce n'est pas un suicidaire, il veut et espère vivre. Il m'a fait penser à un malade du cancer persuadé qu'il vaincra la tumeur et qu'il vivra", a indiqué mercredi Zoïa Svetova, une militante des droits de l'Homme qui a rencontré le cinéaste dans sa prison du Grand Nord russe. "J'ai compris qu'il n'avait pas l'intention de s'arrêter avant la libération des prisonniers politiques ukrainiens. Cette force d'esprit lui donne la force de supporter ces conditions de détention et l'espoir que ses exigences seront entendues tôt ou tard", a-t-elle poursuivi.
Sentsov, "prêt à mourir". Opposé à l'annexion de la Crimée par Moscou en 2014, Oleg Sentsov a été condamné à 20 ans de détention pour "terrorisme" et "trafic d'armes" à l'issue d'un procès dénoncé par Kiev, l'Union européenne et les États-Unis. En grève de la faim depuis le 14 mai, le cinéaste de 42 ans exige la libération de "tous les prisonniers politiques" ukrainiens détenus en Russie. La semaine dernière, sa cousine, Natalia Kaplan, avait indiqué qu'Oleg Sentsov lui avait écrit dans une lettre sentir que la fin était "proche". Son avocat a déclaré de son côté que le réalisateur était "prêt à mourir".