"Daech tombera. Quand ? Je ne sais pas". La bataille lancée par les forces irakiennes et la coalition contre le groupe État islamique à Mossoul, en Irak, s'annonce déjà très complexe… et sans doute très longue, selon Olivier Roy, spécialiste de l’islam et auteur de Le djihad et la mort.
"Chacun des acteurs (...) a un ennemi qui est pour lui pire que Daech". "La fin de Daech est programmée. Mais si Daech tient, c’est en fait parce que chacun des acteurs qui est contre Daech a un ennemi qui est pour lui pire que Daech. Les Turcs surveillent les Kurdes ; les Kurdes regardent les chiites irakiens qui regardent les Irakiens sunnites ; l’Iran regarde l’Arabie saoudite, etc. Si Mossoul tombe, ça m’étonnerait qu’on ait le rétablissement de la souveraineté irakienne avec une population civile qui descend dans la rue pour applaudir les troupes qui rentrent dans la ville. Ça va être beaucoup plus compliqué que ça", juge le politologue sur Europe 1.
"Il y aura une deuxième phase". François Hollande a déjà averti jeudi que Raqa, dans le nord de la Syrie, pourrait être "le prochain objectif" après la reprise de la ville irakienne de Mossoul, alors que des dirigeants du groupe État islamique ont déjà quitté la ville irakienne. "Les leaders, eux, ne se suicident pas", confirme Olivier Roy. "Ils vont se réfugier à Raqa, donc évidemment, il y aura une deuxième phase. Mais sur le plan symbolique, la chute de Mossoul est quand même un gros coup pour Daech : c’est quand même par là qu’ils avaient commencé."