"Il n'y a plus rien." Henine-tsoa est encore sous le choc. Et pour cause, sa ville, Mananjary, située sur la côte est de Madagascar a été touchée de plein fouet par le cyclone tropical Batsirai. "Il n'y a plus rien, le toit de notre maison est parti en un rien de temps, dans la cour les pierres tombaient, les cocotiers ont été arrachés", témoigne-t-elle au micro d'Europe 1. "On aurait dit Hiroshima." Sans électricité, ni eau potable, les habitants ne savent pas où aller, "parce qu'il n'y a plus rien, les églises, les écoles…" tout est tombé.
Au moins 10 morts
Selon le dernier bilan provisoire, au moins 10 personnes sont mortes lors du passage du cyclone, et près de 50.000 personnes ont dû quitter leur foyer à cause des risques d'inondations. Selon Météo-Madagascar, Batsirai devrait "ressortir en mer dans le canal de Mozambique au niveau de la partie Nord d'Atsimo Andrefana dans l'après-midi (de dimanche) ou la nuit prochaine", après avoir causé des inondations à travers le pays, détruit des bâtiments et arraché des arbres. Batsirai avait touché terre samedi soir sous la forme d'un "cyclone tropical intense", avec des vents de 165 km/h, selon Faly Aritiana Fabien, du Bureau national de gestion des risques.
Dimanche, le cyclone s'était nettement affaibli, avec des vents de 80 km/h en moyenne et des rafales à 110 km/h - nettement moins que les pointes à 235 km/h enregistrées samedi soir, selon Météo-Madagascar. Les habitants s'étaient préparés à faire face avec les moyens dont ils disposent, se réfugiant dans des bâtiments en dur ou lestant leurs toits avec des sacs de sables.
Vers une crise majeure ?
Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), Batsirai pourrait provoquer "une crise majeure" dans l'ancienne colonie française, touchant plus de 600.000 personnes et en déplaçant finalement jusqu'à 150.000 déplacées. Environ 4,4 millions de personnes au total sont menacées d'une façon ou d'une autre, selon la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.