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Joanna Chabas (depuis Croydon), édité par Ugo Pascolo
À l'issue de la première journée de vaccination contre le coronavirus au Royaume-Uni, les Britanniques rencontrés par Europe 1 se disent "honorés" et fiers d'avoir reçu la première dose du vaccin Pfizer/BioNTech. Si cette étape représente un espoir pour le pays tout entier, ils savent que le "V-Day" ne rime pas avec la fin de la crise sanitaire.  
REPORTAGE

"Nous sommes très reconnaissants envers tous ceux qui ont rendu cela possible." Depuis 8 heures ce mardi matin, les patients comme Julie, 81 ans, défilent à un rythme effréné dans les centres de vaccination. À Croydon, dans le sud de Londres, comme dans le reste du pays, les Britanniques de plus de 80 ans et le personnel des maisons de retraite en mesure de se déplacer sont invités à venir se faire vacciner contre le coronavirus. Une première en Europe. Ici, 195 patients étaient attendus aujourd'hui pour recevoir leur première dose de ce remède mis au point par le tandem germano-américain Pfizer/BioNTech. 

"Ça a été énormément de travail pour créer ce vaccin"

Après l'injection, tous ressortent du petit sous-sol du centre de vaccination local avec un rappel, celui de revenir dans trois semaines pour une deuxième piqûre. Mais surtout, tous ont le sourire aux lèvres. "On est honoré", explique Julie, enthousiaste. "Ça a été énormément de travail pour créer ce vaccin, beaucoup de gens ont fait des nuits blanches." Au-delà de la joie de ne plus risquer une infection, Julie voit également dans cette campagne de vaccination l'espoir que le "printemps prochain sera plus heureux, avec un peu de chance".

Mais elle le sait, rien n'est sûr à ce stade. Car cette première étape ne concerne que très peu de personnes : seulement 7.000 seront vaccinées à Londres d'ici à la fin de la semaine. Comme pour réfréner la joie de voir enfin arriver le "V-Day", comme l'appelle le ministre de la Santé britannique, Matthew Hancock, en référence au "D-Day" du Débarquement, les autorités martèlent de leur côté que la vaccination n'est pas un sprint mais un marathon. De fait, la majorité des vaccinations auront lieu l'année prochaine. 

Une vaccination qui ne rime pas avec la fin de la crise du Covid

Dès lors, penser que le "V-Day" rime avec la fin de la crise du coronavirus est largement prématuré. C'est en tout cas ce qu'avance David. Fier d'avoir été parmi les premiers vaccinés, il se demande s'il est possible de faire en sorte que chaque personne sur Terre reçoive le vaccin. "Il y aura tellement de problèmes de logistique, rien que dans ce pays on est 60-70 millions [66,65 en 2019 ndlr]" et le défi a été de taille pour le gouvernement. Ce dernier a en effet dû revoir sa copie à plusieurs reprises avant le jour-J.

Le Royaume-Uni n'a pour l'instant que 800.000 doses à sa disposition, assez pour vacciner 400.000 personnes. Et le pays ne sait toujours pas quand les prochaines commandes vont arriver.