C’est un monstre qui avance lentement, mais inexorablement. Dorian, dont la puissance s’est renforcée au point d’être réévalué en ouragan de catégorie 4 vendredi, avance à un peu moins de 20 kilomètre/heures vers les Bahamas. La vitesse de ses vents, elle, est sans commune mesure avec la vitesse de déplacement, puisque des rafales pouvant atteindre 215 km/h sont redoutées sur la très touristique archipel des Caraïbes, qui devrait être frappée dimanche. Il pourrait ensuite piquer vers le nord et longer les côtes de la Floride.
En attendant, ce sont donc les Bahamas qui se préparent à la catastrophe. "Ceux qui ne veulent pas évacuer se mettent en grand danger", a prévenu vendredi le Premier ministre des Bahamas Hubert Minnis. "Je vous en conjure: ne soyez pas insensé et n'essayez pas de braver l'ouragan", a-t-il appuyé, ajoutant que la catastrophe "pourrait mettre des vies en danger". Les services météorologiques régionaux ont averti les habitants de se préparer à des "dégâts catastrophiques".
"Beaucoup de mouvements, très difficile à prédire"
Le phénomène climatique, menaçant de devenir un "monstre absolu" selon les mots du président américain Donald Trump, doit encore gagner en puissance et "rester un ouragan majeur extrêmement dangereux" lorsqu'il approchera des côtes de Floride, a priori en fin de journée lundi, précise le NHC américain. Donald Trump a annulé jeudi le voyage qu'il devait effectuer en Pologne ce week-end, pour s'assurer en personne que "l'ensemble des moyens de l'Etat fédéral soient focalisés sur la tempête qui arrive".
Mais selon les dernières prévisions du Centre national des ouragans américain (NHC), Dorian devrait continuer à progresser vers l'ouest au cours du week-end avant de piquer vers le nord en longeant les côtes du "Sunshine State". "Beaucoup de mouvement, très difficile à prédire", a résumé le président américain Donald Trump dans un tweet, soulignant que la Géorgie, la Caroline du Sud et la Caroline du Nord se retrouveraient probablement en première ligne en milieu de semaine prochaine.
Le club de golf de Donald Trump a priori préservé
Si une forme de soulagement dominait à Miami, les habitants restaient prudents et la distribution par la ville de sacs de sable pour lutter contre les inondations se poursuivait. Le gouverneur républicain de la Floride, Ron DeSantis, a exhorté la population à "rester vigilante". "Je suis sur mes gardes car cela peut encore évoluer; dans les 12 ou 24 heures avant que l'ouragan n'atteigne la côte, tout peut changer", racontait David Duque, 30 ans. "Je vis en Floride depuis 15 ans, mieux vaut se préparer que d'attendre sans rien faire".
La Floride, principalement constituée d'une péninsule dans le sud-est des Etats-Unis, se trouve chaque année en première ligne lors de la saison des ouragans. Avec un relief très plat, le littoral est particulièrement menacé par une montée des eaux. Le centre des terres se caractérise également par de faibles altitudes. Pour les habitants, la principale menace est donc les inondations.
Les dernières projections éloignent la perspective de dégâts majeurs au niveau de la station balnéaire de West Palm Beach où Donald Trump possède son célèbre club de golf de Mar-a-Lago, qu'il surnomme sa "Maison Blanche d'hiver".