61,55% des voix. Le chef de l'Etat sortant, Yoweri Museveni, était largement en tête de l'élection présidentielle en Ouganda, avec 61,55% des voix sur 83% des bureaux de vote dépouillés, selon les résultats partiels publiés samedi matin par la Commission électorale. Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 30 ans, était presque assuré de pouvoir exercer un cinquième mandat de cinq ans. Son principal rival, Kizza Besigye, recueillait 34,47% des voix, selon la Commission.
Les résultats finaux devraient être annoncés d'ici 16h00 locales par la Commission électorale, accusée d'être partisane par l'opposition, qui ne devrait pas reconnaître la victoire de Yoweri Museveni même si sa vraisemblable réélection était attendue. Les sondages lui prédisaient, en effet, une victoire dès le premier tour, avec 51% des voix.
Au pouvoir depuis 1986. Il s'était à chaque fois imposé au premier tour lors des quatre élections pluralistes précédentes, avec 75% des voix en 1996, 69% en 2001, 59% en 2006 et 68% en 2011. Arrivé au pouvoir en 1986 - après avoir pris Kampala à la tête de son Armée de résistance nationale (NRA) et renversé l'autocrate Milton Obote, Yoweri Museveni est encore très populaire dans les campagnes et bénéficie de la puissance financière et de l'expérience électorale de son parti, le Mouvement de résistance nationale (NRM).
Pas d'alternance politique depuis 1962. Opposant historique et principal rival de Yoweri Musevenii, Kizza Besigye estimait être en mesure de l'emporter, quand bien même il avait été battu au premier tour lors des trois derniers scrutins (2001, 2006, 2011) et jugeait que cette élection ne pouvait "pas être libre et équitable". L'opposition, même si elle n'a pas réussi à s'accorder sur une candidature unique, espérait pousser Yoweri Museveni à un second tour inédit dans ce pays enclavé d'Afrique de l'Est, qui n'a jamais connu d'alternance politique pacifique depuis son indépendance en 1962.
Un manque d'indépendance. La mission d'observation européenne des élections en Ouganda a dénoncé samedi le "manque de transparence et d'indépendance" de la Commission électorale, ainsi que "l'atmosphère d'intimidation" qui a entouré les scrutins présidentiel et législatif du 18 février. "Même si le scrutin a eu lieu dans un environnement calme et paisible dans la majeure partie du pays", les retards enregistrés jeudi à Kampala témoignent du "manque de transparence et d'indépendance de la Commission électorale", a estimé la mission de l'Union européenne (UE), en rendant ses conclusions préliminaires sur les élections.