Ouragan Irma : 4 décès confirmés sur la partie française de Saint-Martin

L'heure est au bilan après le passage de l'ouragan Irma. Quatre décès ont été confirmés sur la partie française de Saint-Martin, et aucun à Saint-Barthélémy, selon un bilan provisoire rendu public jeudi après-midi. Une cinquantaine de personnes ont été blessées, dont deux graves et une en urgence absolue. Les dégâts matériels sont considérables, notamment à Saint-Martin, où "95%" de la partie française de l'île a été détruite. Les deux îles sont sans eau potable, sans électricité, les bâtiments publics inutilisables et les services de secours eux-mêmes dévastés. Irma fait maintenant chemin vers la Floride. 

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>> Un bilan pour l'instant partiel 

Quatre décès confirmés sur l'île française de Saint-Martin, un sur la partie néerlandaise. Quatre décès ont été confirmés à Saint-Martin, et aucun n'a été recensé à Saint-Barthélémy, a affirmé jeudi après-midi Édouard Philippe. Le Premier ministre a également fait état d'une "cinquantaine de blessés, dont deux graves et un en urgence absolue". Dans un précédent bilan provisoire, Gérard Collomb avait annoncé "huit morts et 23 blessés" sur les îles françaises. "C'est possible que lorsqu'on découvrira l'ensemble des deux îles, il y ait un bilan qui soit beaucoup plus lourd, hélas", a cependant prévenu le ministre de l'Intérieur.

Un pont aérien devait être mis en place entre la Guadeloupe et les deux îles, jeudi, pour tenter d'évaluer les dégâts avec plus de précision et porter secours aux habitants. Les communications très parcellaires et les aéroports pratiquement impraticables retardent l'établissement d'un bilan précis. À Sint Marteen, la partie néerlandaise de l'île, un mort et plusieurs blessés sont à déplorer. 

Un bilan matériel catastrophique. Face à l'ampleur des dégâts, la déclaration de catastrophe naturelle sera signée dès vendredi, a annoncé Édouard Philippe. "95%" de la partie française de Saint-Martin a ainsi été détruite lors du passage d'Irma. "La situation est dramatique" sur les deux îles, où l'évaluation des dégâts vient de débuter, a poursuivi le préfet Éric Maire lors d'une conférence de presse. "Il n'y a plus d'eau potable, plus d'électricité, des bâtiments publics sont inutilisables, on estime que 60 à 70% des maisons d'habitations sont détruites à Saint-Martin." 

Il faudra "des semaines et des mois" avant un retour à la normale de l'électricité à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, a estimé jeudi le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, sur Europe 1. "Nos moyens de production sur chacune des deux îles sont toujours arrêtés" tandis que les réseaux de distribution y ont aussi subi des dégâts "considérables", a-t-il indiqué. Le réseau téléphonique mobile est en revanche rétabli à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy, selon Orange, mais la couverture reste partielle et le trafic largement saturé. Le retour du réseau téléphonique fixe et d'internet pourrait cependant prendre plus de temps. 

VIDÉO - #Irma dégâts à Terre-Basse #SaintMartinpic.twitter.com/DylrtfU92C

— Xavier Yvon (@xavieryvon) 7 septembre 2017

Peu de nouvelles de Saint-Barthélémy. Peu de nouvelles en revanche arrivent de Saint-Barthélémy, également frappée par l’œil de l'ouragan. La préfecture a indiqué que l'aéroport et l'hôpital étaient hors service, tout comme la centrale EDF, donc. La caserne des pompiers a été inondée, compliquant l'intervention des secours. Sur une cinquantaine de numéros appelés ce matin par Europe 1, une seule personne, habitante de Gustavia, la ville principale de l'île, a décroché. "Toutes les maisons ont des toitures envolées, les hôtels en bord de plage sont détruits", a-t-elle témoigné. 

De l'aveu même des secouristes, interrogés par un journaliste d'Europe 1, "il faut parfois attendre deux jours après le passage d'un ouragan pour que les personnes touchées puissent être prises en charge". 

>> Les secours s'organisent

Une base logistique installée. Après avoir annoncé la mise en place d'un fonds d'urgence, mercredi, Emmanuel Macron a indiqué qu'il se rendrait "dès que possible" sur les lieux touchés par l'ouragan. "La France toute entière est mobilisée, a-t-il assuré depuis Athènes. Le président a prédit un bilan "dur et cruel" et précisé que "l'ensemble des services de l'État sont mobilisés, d'abord pour rétablir les liaisons et assurer l'organisation des secours."

Une base logistique a été installée à Pointe-à-Pitre, qui permettra de concentrer les moyens qui vont venir de métropole, des Antilles et de Guyane et de les répartir ensuite sur des avions ou des bateaux. Partie en Guadeloupe, avec des "renforts humains et matériels"(60 militaires de la sécurité civile, 60 sapeurs-pompiers d'Ile-de-France, 18 personnels de la Croix-Rouge, 20 médicaux), la ministre des Outre-mer Annick Girardin a annoncé à la presse l'apport de "chiens". Un avion supplémentaire transportant des secours devait partir jeudi matin vers la zone touchée par l'ouragan, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. 

Des appels aux dons. La Croix-rouge, le Secours populaire et la Fondation de France ont lancé des appels aux dons pour venir en aide aux populations touchées. Le n° de téléphone si vous souhaitez faire un don : 08 00 500 100.

>> D'autres régions touchées  

Un mort à Barbuda, trois à Porto Rico. La petite île de Barbuda n'a pas non plus résisté au plus puissant ouragan jamais enregistré dans l'océan Atlantique. On dénombre au moins un mort sur cette petite île caribéenne. Irma a causé des destructions telles que l'île qui compte environ 1.600 habitants "n'est plus qu'un tas de décombres". Trois personnes sont également décédées à Porto Rico. 

Haïti touché, Cuba et la Floride se préparent. Selon les dernières prévisions, l'ouragan doit passer un peu plus au nord d'Haïti que prévu, ce qui pourrait atténuer son impact sur ce pays des Caraïbes, classé parmi les plus pauvres du monde. Irma se déplace également vers les Bahamas, la République dominicaine puis Cuba et la Floride, qu'il devrait toucher en fin de semaine, selon le National hurricane center (NHC) américain. 

Les Caraïbes pourraient ensuite subir deux autres ouragans : Jose puis Katia. Le premier s'est renforcé en catégorie 3 avec des vents de 195 km/h, a indiqué jeudi le Centre américain des ouragans (NHC). Le second devrait se diriger vers le Mexique.