C'est une situation plutôt cocasse si elle n'était gênante. D'après le journal Le Monde, Philippe Penning, l'avocat du lanceur d'alerte de l'affaire LuxLeaks, Antoine Deltour, est mis en cause pour avoir eu recours au cabinet panaméen Mossack Fonseca à l'origine des "Panama Papers".
L'explication. À l'origine de cette révélation, la presse luxembourgeoise, qui en épluchant une partie des "Panama papers" mis en ligne par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), a fait une découverte surprenante : le nom du cabinet de Philippe Penning apparaît comme "intermédiaire" pour au moins 47 sociétés qui sont enregistrées notamment au Panama, aux îles Vierges britanniques ou aux Seychelles.
La défense de l'avocat. Philippe Penning a pourtant fondé la défense d'Antoine Deltour sur l'actualité des "Panama papers" pour demander la relaxe de son client. L'avocat s'est défendu dans un communiqué en date du 11 ami en rejetant la responsabilité sur les "autres membres de son étude". Lui assure n'avoir "jamais créé, acheté ou détenu une quelconque société de droit panaméen à titre personnel", ni obtenu "aucun mandat social ou autre fonction en relation avec une société panaméenne".
Le Monde persiste. Mais le journal Le Monde affirme que les données qu'il a pu consulter démontrent bien que l'avocat est "directement impliqué dans des sociétés offshore, enregistrées dans d'autres paradis fiscaux que le Panama". "Son nom est ainsi cité comme administrateur, directeur ou power of attorney (mandataire) d'au moins huit sociétés enregistrées avec l'aide de Mossack Fonseca", écrit le quotidien. Selon l'avocat, la "seule personne qui pourrait (lui) faire un reproche", c'est "son client", "ce qui, sauf erreur de (sa) part", n'a pas été le cas.