Le Premier ministre islandais Sigmundur David Gunnlaugsson a exclu lundi de démissionner après la révélation de ses avoirs dans un paradis fiscal, dans le cadre de la publication des "Panama Papers". "Je n'ai pas envisagé de démissionner à cause de cela et je ne démissionnerai pas à cause de cela", a déclaré le chef de gouvernement à la chaîne Stöd 2, alors que l'opposition réclame son départ à cause de la société créée avec son épouse dans les îles Vierges britanniques.
L'épouse, Anna Sigurlaug Palsdottir, avait elle-même rendu publique mi-mars l'existence de la société, appelée Wintris, qui gère la fortune dont elle a hérité d'un père homme d'affaires. Elle nie toute évasion fiscale. L'affaire s'annonce extrêmement sensible dans un pays marqué par les excès des années 2000, où un secteur financier euphorique usait et abusait des sociétés écrans.
Une pétition pour sa démission. Selon des documents publiés par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), Gunnlaugsson, 41 ans, détenait 50% de la société impliquée jusque fin 2009. Or quand il a été élu député pour la première fois en avril 2009, il a omis cette participation dans sa déclaration de patrimoine.
Des manifestations sont prévues dans la semaine, la première dès lundi en fin de journée. Plus de 24.000 personnes, dans un pays de 320.000 habitants, avaient signé lundi après-midi une pétition en ligne appelant à la démission du Premier ministre. L'opposition s'apprêtait lundi à déposer une motion de censure qui devrait être soumise au vote probablement dans la semaine.