L'Allemagne a classé dimanche en zone à haut risque la Moselle, un des départements français les plus touchés par l'épidémie de Covid-19. "Le département français de Moselle sera considéré à partir du 2 mars à 00h00 comme zone affectée par les variants" du virus du Covid-19, soit la catégorie la plus élevée dans l'échelle de risque en Allemagne pour le coronavirus, a indiqué le ministère de la Santé. De son côté, Clément Baune, le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, a réagi en demandant à Berlin d'éviter des contrôles "stricts" équivalant à une "quasi-fermeture" de la frontière.
"On n'en veut pas"
"La frontière ne sera pas fermée", a assuré à l'AFP un porte-parole du ministère de l'Intérieur, notamment car les régions allemandes limitrophes de la Moselle, la Sarre et la Rhénanie-Palatinat, ne l'ont pas demandé. Les contrôles seront en revanche aléatoires et à l'intérieur du territoire allemand, a-t-il précisé.
Le passage d'une région en catégorie "zones de variants" est un classement qui implique normalement, c'est ce qu'a fait l'Allemagne à l'égard de l'Autriche ou de la République tchèque, des mesures extrêmement strictes de quasi-fermeture des frontières", a déclaré Clément Beaune sur France Inter. "Cela on n'en veut pas" pour les 16.000 travailleurs frontaliers de Moselle, a-t-il dit, en précisant être en discussions avec Berlin pour "essayer d’atténuer ces mesures le plus possible". Il a ainsi suggéré des tests "qui ne soient pas obligatoires chaque jour mais tous les deux ou trois jours".
Des tensions entre les deux pays au printemps 2020
L'Allemagne a mis en place des contrôles systématiques aux postes-frontières avec la République tchèque et la région autrichienne du Tyrol en raison des craintes d'une nouvelle vague de contamination au Covid-19 liées aux variants britannique et sud-africain du virus. A la frontière avec la Moselle, "il faut donner l'exemple et revenir à un dispositif plus allégé", a plaidé Clément Beaune, en arguant d'un "esprit franco-allemand coopératif" pour "éviter de revenir à ce qu'on a vécu douloureusement au début de la pandémie.
Au printemps 2020, lors de la première vague de la pandémie, la fermeture temporaire par l'Allemagne de sa frontière avec la France avait créé des tensions entre les deux pays et les populations au niveau local.