Toujours pas d'accord. Les pays membres de l'UE, réunis en comité d'experts, n'ont pas trouvé lundi de majorité pour prolonger l'homologation du glyphosate, herbicide aux effets sur la santé controversés, qui avait été demandée temporairement par la Commission. L'échec de ce vote intervient après deux précédentes réunions sans scrutin ni décision en mars et en mai, et scelle la tension grandissante entre la Commission et les 28 Etats membres sur le sujet.
Pas de majorité qualifiée. La Commission européenne proposait de prolonger de 12 à 18 mois, sous conditions, l'autorisation du glyphosate sur le territoire de l'UE, qui expire à la fin du mois, jusqu'à la publication d'une étude de l'Agence européenne des produits chimiques. "Il n'y a pas eu de majorité qualifiée", a simplement affirmé un porte-parole de l'exécutif européen, Alexander Winterstein, lors d'un point presse quotidien de l'institution.
La France se serait abstenue. Selon une source européenne, 20 Etats membres ont donné leur accord, un a voté contre, les autres se sont abstenus. Des sources européennes ont indiqué que l'Allemagne et la France notamment se sont abstenues. La ministre française de l'Environnement Ségolène Royal avait prévenu le 1er juin que Paris "ne votera(it) pas la proposition de Bruxelles".
La décision prise par un "comité d'appel" ? La réglementation européenne prévoit qu'en cas d'absence de majorité qualifiée, le sujet puisse passer en comité d'appel, saisi par la Commission, qui permet une discussion "à un niveau de représentation plus élevé" selon les règles communautaires. Si aucune majorité qualifiée ne se dégageait une nouvelle fois en comité d'appel, la décision reviendrait à la Commission. Défenseurs et opposants du glyphosate, qui se retrouve dans les pesticides les plus courants, se déchirent sur son risque cancérigène, études scientifiques en main.