L'organisation séparatiste basque ETA ne doit pas espérer l'impunité pour ses crimes après l'annonce attendue de sa dissolution, a prévenu jeudi le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy.
"Nous ne lui devons rien." "Quoi qu'elle fasse, l'ETA ne trouvera aucune faille et pas d'impunité pour ses crimes", a déclaré Mariano Rajoy lors d'un discours à Logrono, dans le nord de l'Espagne, alors que l'organisation devait formaliser jeudi sa dissolution. "Nous ne lui devons rien et nous n'avons à lui être reconnaissants de rien", a-t-il ajouté.
"Tout le projet de l'ETA a été un échec retentissant, a-t-il affirmé. Elle n'a rien obtenu (...) en assassinant des centaines de personnes, ni quand elle a arrêté de tuer parce que sa capacité d'action avait été anéantie par les forces de sécurité et elle n'obtiendra rien de nouvelles opérations de propagande".
Au moins 829 personnes tuées par l'ETA. Fondée en 1959 sous la dictature de Francisco Franco, l'ETA a fait au moins 829 morts dans une campagne d'assassinats et d'attentats à la bombe en Espagne et en France, au nom de l'indépendance de "Euskal Herria", formé du Pays basque espagnol et français et de la Navarre.
Décimée par les arrestations de ses chefs, rejetée par la population, l'organisation classée comme terroriste par l'Union européenne avait déjà renoncé à la violence en 2011 et avait livré ses armes l'année dernière. Elle a franchi un pas supplémentaire dans une lettre datée du 16 avril et publiée mercredi dans la presse espagnole, annonçant avoir "dissous complètement toutes ses structures".