Le procès du controversé député néerlandais Geert Wilders pour discrimination et incitation à la haine doit s'ouvrir lundi matin en son absence, alors qu'il brandit pour étendard la liberté d'expression à l'approche des élections législatives.
"Plus ou moins de Marocains ?" L'affaire porte sur des propos tenus lors d'une soirée après les élections municipales de mars 2014 à La Haye. L'homme à la chevelure peroxydée avait alors demandé à ses militants s'ils voulaient "plus ou moins de Marocains dans (leur) ville et aux Pays-Bas". Face à une foule scandant "Moins ! Moins ! Moins !", il a répondu dans un sourire : "nous allons nous en charger."
6.400 plaintes. Devant ce qu'il qualifie de "parodie de justice" destinée à le réduire au silence, le politicien controversé de 53 ans refuse de comparaître à "un procès politique", alors que les prochaines élections sont prévues en mars. "C'est mon droit et mon devoir en tant qu'homme politique de parler des problèmes de notre pays", a affirmé le député d'extrême droite qui divise les Pays-Bas, un pays se targuant pourtant de tolérance multiculturelle. Ses propos de 2014 avaient provoqué le dépôt de plus de 6.400 plaintes par des citoyens et organisations.
Les Pays-Bas, "une dictature". L'homme de 53 ans avait affirmé lors d'audiences préliminaires n'avoir "aucun regret" après avoir dit ce que "des millions de citoyens néerlandais pensent". "Si parler de ceci est punissable, les Pays-Bas ne sont plus une démocratie libre mais une dictature", a encore déclaré vendredi Geert Wilders, qui sera représenté par son avocat Geert-Jan Knoops. Il s'agit d'un second procès pour Geert Wilders : acquitté de poursuites similaires en 2011, il avait alors comparu à l'ensemble des audiences.