La police néerlandaise a distribué aux prisonniers des calendriers composés de 52 "cold cases" (affaires non résolues), un par semaine, cherchant à obtenir ainsi de nouveaux tuyaux de la part des détenus pour faire avancer ces enquêtes vieilles de plusieurs années, a-t-elle indiqué lundi. Les Pays-Bas comptent environ 1.500 crimes non résolus, meurtres ou assassinats pour la plupart, considérés comme des "cold cases", ces enquêtes judiciaires piétinant des décennies et dans lesquelles "les témoins jouent souvent un rôle crucial", selon Wim Perlot, président de la plateforme Cold Cases Nederland, cité dans un communiqué de la police.
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— Politie Nederland (@Politie) 8 janvier 2017
Les détenus possèdent des informations. D'après une étude, environ 800 personnes aux Pays-Bas, dont des détenus, possèdent des informations sur une affaire non résolue : "un coupable raconte souvent son acte après un certain temps", a ajouté Wim Perlot. Un calendrier a ainsi été remis aux prisonniers dans cinq établissements pénitentiaires avant d'être distribué dans toutes les prisons néerlandaises au terme de cette phase de test. Parmi les affaires non classées du calendrier des détenus, se trouve la disparition de la petite Manon Seijkens, alors âgée de huit ans, le 10 août 1995 à Helmond, au sud des Pays-Bas, dont le corps a été retrouvé cinq mois plus tard dans un canal.
Une récompense de 800.000 euros. Une récompense est offerte à chaque page du calendrier, pour un montant total de 800.000 euros. "Si nous parvenons enfin à résoudre une affaire, cela signifie la fin pour les proches d'années éreintantes d'incertitude et d'ignorance", a commenté Jeroen Hammer, enquêteur au sein d'une équipe "cold case". Des jeux de cartes similaires sont distribués chaque année aux détenus dans plusieurs États américains : chaque carte est consacrée à un "cold case". Des dizaines de meurtres ont ainsi été résolus.