Le vice-Premier ministre turc, Tugrul Türkes, qui comptait se rendre aux Pays-Bas mardi pour assister à une commémoration du coup d'Etat manqué en Turquie en 2016, n'est pas le bienvenu, a déclaré le gouvernement néerlandais vendredi.
"Pas souhaitable". "Etant donné les conditions actuelles des relations bilatérales entre nos deux pays, une visite du vice-Premier ministre ou d'un autre membre du gouvernement turc n'est pas souhaitable", a fait savoir dans un communiqué le gouvernement néerlandais. Un an après le coup d'Etat en Turquie qui avait échoué à renverser le président Recep Tayyip Erdogan, une commémoration se tiendra aux Pays-Bas mardi, à Apeldoorn (centre), organisée par l'Union européenne des démocrates turcs, affiliée au parti d'Erdogan.
Des tensions entre les deux pays. Cette annonce du gouvernement néerlandais, "une suite logique" des événements selon lui, annonce un nouvel épisode dans la crise diplomatique qui sévit entre les deux nations. La situation s'était envenimée le 11 mars dernier, lorsque la ministre turque de la Famille, Fatma Betül Sayan Kaya, avait été expulsée depuis Rotterdam vers l'Allemagne, d'où elle était arrivée par la route. À Rotterdam, des heurts avaient éclaté à la suite de l'expulsion de la ministre.
La police avait fini par disperser la foule à l'aide de chiens, de chevaux et de canons à eau. Les Pays-Bas, en pleine campagne électorale, avaient également interdit à l'avion du ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu d'atterrir sur leur sol. Les ministres turcs avaient prévu de se rendre aux Pays-Bas en vue de défendre auprès des expatriés le "oui" au référendum organisé en Turquie en avril sur le renforcement des pouvoirs présidentiels. Le 12 mars, le président turc avait promis aux Pays-Bas de leur faire "payer le prix" de ces incidents.
Mark Rutte, le Premier ministre néerlandais a déclaré jeudi au micro de la radio publique BNR qu'il était restait "incroyablement en colère envers la Turquie à cause du chaos causé à Amsterdam".