Londres a menacé vendredi de renforcer les contrôles des bateaux européens pêchant dans les eaux britanniques en réponse aux mesures de rétorsion annoncées par la France dans le litige sur les licences de pêche post-Brexit. Une décision qui intervient alors qu'une rencontre est prévue ce week-end entre Emmanuel Macron et Boris Johnson.
Des "contrôles rigoureux sur l'activité de pêche de l'UE"
Le gouvernement britannique "envisage de lancer une procédure de règlement des contentieux prévue par l'accord commercial post-Brexit" et, entre autres mesures, "la mise en œuvre de contrôles rigoureux sur l'activité de pêche de l'UE dans les eaux territoriales du Royaume-Uni", a annoncé un porte-parole du gouvernement britannique dans un communiqué. Paris et Londres s'accusent mutuellement d'être en infraction par rapport à l'accord commercial post-Brexit conclu à l'arraché en fin d'année dernière, autour des licences de pêche dans les eaux britanniques.
Reprochant au Royaume-Uni d'accorder trop peu d'autorisations de pêche aux bateaux tricolores, la France a menacé de lancer dès mardi prochain des mesures de rétorsion, renforcement des contrôles et interdiction pour les bateaux britanniques de débarquer dans les ports français. Dans ce contexte, le président français Emmanuel Macron doit rencontrer le Premier ministre britannique Boris Johnson en marge du G20 ce week-end à Rome, selon Downing Street.
Des discussions en cours entre Londres et Paris
L'ambassadrice de France à Londres, Catherine Colonna, est quant à elle convoquée vendredi après-midi par la secrétaire d'Etat britannique chargée de l'Europe Wendy Morton. L'avertissement lancé vendredi par Londres a été formulé par le secrétaire d'Etat britannique chargé du Brexit, David Frost, au vice-président de la Commission européenne Maros Sefkovic. Les deux hommes se sont rencontrés vendredi à Londres pour faire le point sur l'avancée des discussions autour d'un autre sujet brûlant entre Londres et Bruxelles, le protocole sur les dispositions douanières post-Brexit spécifique à l'Irlande du Nord, qui reste de fait dans le marché unique et l'union douanière européens.
Selon le porte-parole du gouvernement britannique, si les discussions cette semaine se sont tenues dans un "esprit constructif", d'"importantes" divergences demeurent, notamment quant au rôle de la Cour de justice de l'Union européenne pour le règlement des différends. Les pourparlers doivent se poursuivre le semaine prochaine à Bruxelles.