La Chine, l'Iran et la Russie veulent peser sur les élections américaines. C'est ce que conclut le renseignement américain dans un communiqué publié vendredi. William Evanina, directeur du Centre national du contre-renseignement et de la Sécurité (NCSC) a fait un point sur la menace à moins de trois mois du scrutin.
La Chine et l'Iran en faveur de Biden, la Russie soutient Trump
"Nous estimons que la Chine préfère que le président Trump -- considéré comme imprévisible par Pékin -- ne remporte pas un second mandat. La Chine a accentué ses efforts pour peser sur l'environnement politique" en amont du scrutin, a déclaré William Evanina, alors que le bras de fer entre Pékin et Washington se crispe chaque jour un peu plus. Il dresse un constat similaire pour l'Iran qui "essaie d'affaiblir les institutions démocratiques américaines, le président Trump et de diviser le pays en amont des élections de 2020", surtout via "une campagne d'influence en ligne, qui répand des fausses nouvelles et du contenu anti-américain", a-t-il écrit.
A l'inverse, a-t-il écrit, "nous estimons que la Russie utilise plusieurs leviers principalement pour dénigrer l'ancien vice-président Biden", qui avait défendu l'opposition russe lorsqu'il était membre de l'administration de Barack Obama. "Des acteurs liés au Kremlin cherchent à soutenir la candidature du président Trump sur les réseaux sociaux et à la télévision russe", a-t-il noté. Selon les services de renseignement américains, Moscou avait déjà mené campagne en faveur de Donald Trump en 2016.
Trump tacle Biden
Interrogé sur la question vendredi soir, Donald Trump s'est opposé à l'idée qu'un seul de ces pays souhaite effectivement sa réélection. "Personne de bon sens" ne penserait que le démocrate Joe Biden pourrait être encore plus dur en affaires que lui, a-t-il estimé lors d'une conférence de presse. "La Chine adorerait voir une élection lors de laquelle Donald Trump perdrait contre Joe l'endormi. (...) Notre pays leur appartiendrait", a-t-il ajouté, allant cette fois dans le sens du rapport.
Les chefs de la commission du Renseignement du Sénat ont estimé que rendre publiques les informations communiquées vendredi était "le meilleur moyen de combattre" les ingérences étrangères. Mais "nous encourageons les responsables politiques des deux partis à ne pas utiliser ces renseignements comme arme politique, car cela servirait les intérêts de nos adversaires", ont ajouté l'élu républicain Marco Rubio et son confrère démocrate Mark Warner.