Environ 1.500 bâtiments et maisons de Marawi, dans le Sud des Philippines, sont toujours tenus par les djihadistes qui ont pris les armes fin mai, ont estimé lundi des responsables philippins.
Des combats maison par maison. Les combats ont fait des centaines de morts, poussé 400.000 personnes à fuir et entraîné la destruction de quartiers entiers. Épaulée par l'artillerie et l'aviation, appuyée par l'armée américaine, l'armée philippine doit lutter pour chaque maison pour reprendre le contrôle de la situation depuis que les combattants islamistes se sont soulevés le 23 mai, hissant le drapeau noir du groupe État islamique (EI) sur cette ville musulmane.
Des soldats peu habitués au combat urbain. Le président philippin Rodrigo Duterte a promis d'écraser ce soulèvement, mais la résistance opposée par les combattants djihadistes est bien plus forte que prévue. Il s'est dit dans l'impossibilité de dire quand ses hommes serait en mesure de reprendre les 1.500 bâtiments et maisons tenus ou piégés par les insurgés. "Beaucoup de nos militaires ne sont pas formés au combat urbain", a-t-il dit. "On peut dire qu'ils apprennent en combattant", a-t-il ajouté en avançant que l'armée pouvait reprendre jusqu'à une centaine de bâtiments par jour.
Une résistance acharnée. À Marawi, l'armée a fait une estimation plus prudente, expliquant que les forces philippines avaient repris 40 bâtiments samedi, et 57 dimanche. "L'opération de nettoyage est difficile en raison de la présence de bombes artisanales, de dispositifs piégés laissés derrière eux par les terroristes", a déclaré le lieutenant-colonel Jo-ar Herrera, porte-parole de l'armée sur le terrain. Il a indiqué que 82 militaires et 39 civils avaient été tué en six semaines. Une centaine de combattants sont toujours retranchés dans Marawi, et 300 autres ont été tués, selon l'armée.
Le chef des djihadistes toujours terré dans la ville. Rodrigo Duterte a imposé la loi martiale sur le Sud des Philippines dès le début des combats qui ont été provoqués par une tentative ratée de l'armée d'aller capturer Isnilon Hapilon dans une planque de Marawi. Ce chef djihadiste serait toujours en vie, terré dans une mosquée, a déclaré le secrétaire philippin à la Défense, Delfin Lorenzana, lors d'une conférence de presse à Manille. Isnilon Hapilon a reçu le soutien d'un autre groupe djihadiste, celui des frères Maute, qui a également prêté serment à l'EI, ainsi que celui de combattants étrangers.