"C’est bien que la France se positionne sur le marché iranien", a déclaré Pierre Lellouche samedi matin sur Europe 1. Pour le député de Paris et délégué général des Républicains pour la politique étrangère, ce rapprochement commercial avec l’Iran, depuis la levée partielle des sanctions qui la touchaient, est crucial : "elle (la France, NDLR) était excessivement proche de l’Arabie Saoudite. Il est important qu’on ait une politique équilibrée dans cette région du monde, beaucoup pour des raisons économiques, mais à la fois pour des raisons stratégiques".
"Une guerre par procuration". L’ancien secrétaire d’Etat au Commerce extérieur de Nicolas Sarkozy se dit inquiet de la puissante rivalité entre l’Iran chiite et les monarchies du Golfe sunnites. "On ne mesure pas à quel point le Proche-Orient est dominé par une guerre par procuration." Les 15 milliards d’euros de contrats passés avec l’Iran représentent également une avancée diplomatique dans le dossier syrien, pour Pierre Lellouche. A l’image de nombreuses figures des Républicains, l’élu plaide pour que la France fasse du régime de Bachar Al-Assad et de son allié russe des interlocuteurs privilégiés dans ses initiatives sur la Syrie.
Le marché cubain moins juteux. Pierre Lellouche se dit également satisfait de la visite du président cubain Raul Castro lundi à Paris, même si le rapprochement économique avec Cuba n’est pas aussi stratégique qu’avec l’Iran. "Il faut savoir que le commerce avec Cuba, c’est 200 millions d’euros par an, c’est-à-dire rien du tout." Le député, qui rappelle que Cuba ne veut pas être "un satellite" des Etats-Unis, y voit surtout un moyen d’exercer l’influence de la France : "je trouve ça bien que la France accompagne Cuba. Il faut faire avancer ce pays vers la démocratie et les droits de l’homme".