Un retour en arrière est-il encore possible ? Alors que le divorce entre Londres et Bruxelles se négocie âprement, de nombreux responsables européens estiment que le Royaume-Uni pourrait encore rester dans le giron l’Union européenne. "Cette musique m’est sympathique. J’ai rencontré Tony Blair à Davos, et lui milite pour un deuxième référendum plus tard", souffle dimanche Pierre Moscovici, invité dimanche du Grand Rendez-vous d’Europe 1/C-News/Les Echos. Mais, "pour le dire comme je le pense, franchement, le Brexit c’est perdant-perdant. C’est très perdant pour le Royaume-Uni, mais c’est aussi perdant pour l’Europe", déplore le Commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, à la Fiscalité et à l'Union douanière.
"Je regrette ce vote". "Perdre un Etat qui est membre permanent du Conseil de sécurité [de l'ONU, ndlr], qui est un grand partenaire économique, crée tout une série d’ennuis", reconnait l’ancien ministre de François Hollande. La "porte est ouverte : si les Britanniques veulent changer d’avis, très bien ! Mais je veux marquer un peu de scepticisme : les Britanniques ont voté, et je regrette ce vote, même si je le respecte", ajoute-t-il.
"On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre". "Nous devons, dans l’année qui vient, négocier un accord qui nous permette d’avoir la relation la plus proche et la plus amicale avec le Royaume-Uni […]. Il faut que les Britanniques acceptent qu’on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre : être dehors ça n’est pas être dedans, ils ne peuvent pas garder les apanages du marché intérieur et de l’union douanière", avertit Pierre Moscovici.