Le résultat des élections législatives anticipées au Royaume-Uni n'est pas favorable aux conservateurs. Jeudi, le parti de Theresa May a perdu la majorité absolue au Parlement. La Première ministre britannique a donc raté son pari et aura, au mieux, une majorité étriquée. "Ça ne s'est vraiment pas passé comme prévu", juge Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaires économiques et financières, vendredi matin sur Europe 1..
"Ça n'a pas été un référendum bis." "Quand Madame May a dissout le Parlement, c'était avec l'idée d'obtenir une majorité écrasante", précise-t-il. "On voit le retour d'une bipolarisation, d'un débat gauche-droite extrêmement marqué", ajoute-t-il. Mais concernant l'Europe, cela peut-il avoir un impact sur le Brexit ? "Ça n'a pas été un référendum bis", prévient Pierre Moscovici, avant d'ajouter : "Ce qui est vrai, c'est que Jeremy Corbyn a fait campagne sur une version d'un Brexit plus souple, plus doux."
"Le Brexit devra avoir lieu." Pour autant, le Brexit n'est pas remis en cause : "Le Brexit a été demandé par le Parlement à la quasi-unanimité et dans deux ans, le Brexit devra avoir lieu." Mais cela "change peut-être un certain nombre de choses". "Madame May, qui devait être confortée, a perdu son pari. Elle est donc dans une situation moins simple", explique-t-il, même si vendredi matin, "on ne connaît pas bien la configuration gouvernementale".
"Négociations sur une base ferme, mais amicale." "La Commission européenne est prête à ouvrir les négociations" concernant la sortie du Brexit, assure l'ancien ministre de l'Economie et des Finances. Selon lui, le résultat de ces élections législatives "ne sera pas sans impact, sans doute, sur l'esprit des négociations, sur la donnée politique des négociations, mais ça ne remet pas en cause l'ouverture des négociations sur une base ferme, mais amicale".