Au moins trois millions de personnes dans le monde sont apatrides, un statut qui les prive de droits, et souvent d'emploi, selon un rapport du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) publié vendredi.
"Sans identité, sans papiers, sans droits". Dans ce rapport intitulé "Les minorités apatrides et leur quête de citoyenneté", le HCR demande aux Etats de mettre fin à cette pratique discriminatoire d'ici 2024. Le HCR recommande de naturaliser les personnes nées sur leur territoire qui seraient sinon susceptibles de se retrouver apatrides. Le HCR souhaite aussi que les gouvernements facilitent la naturalisation des apatrides qui résident de longue date sur leur sol. "Si vous vivez dans ce monde sans nationalité, vous êtes sans identité, sans papiers, sans les droits que nous considérons comme acquis : travailler, recevoir une éducation, savoir que ses enfants ont leur place quelque part", a déclaré Carol Batchelor, la directrice de la division Protection internationale du HCR, lors d'une conférence de presse.
Les Rohingyas parmi les apatrides recensés. Si le rapport souligne une évolution positive, avec notamment les naturalisations de 30.000 apatrides en Thaïlande depuis 2012 et les Makondés reconnus comme tribu au Kenya l'an dernier, il estime que ces progrès sont toutefois insuffisants pour atteindre l'objectif de 2024. Le HCR a identifié trois millions de personnes apatrides, mais estime que le total est certainement plus élevé. Parmi les apatrides comptabilisés par les Nations Unies, figure la communauté musulmane des Rohingyas, dont 600.000 membres ont fui la répression en Birmanie depuis la fin du mois d'août et trouvé refuge au Bangladesh. Cette communauté constitue actuellement la plus importante minorité apatride.
Sont également apatrides de nombreux Kurdes syriens, les Karanes à Madagascar ou encore les Roms en Macédoine (ex-Yougoslavie).