Donald Trump fait face mercredi à une nouvelle polémique pour avoir qualifié le Monténégro de "tout petit pays", dont les habitants sont "très agressifs". Il a aussi semblé remettre en cause le principe de défense mutuelle au sein de l'Otan.
"Des gens très forts, très agressifs". "Si, par exemple, le Monténégro est attaqué, pourquoi mon fils devrait-il aller au Monténégro pour les défendre ?", lui a demandé un journaliste de la chaîne américaine Fox News, dans un entretien diffusé mardi soir. "Je comprends ce que vous dites, j'ai posé la même question", a répondu le président des Etats-Unis. "Le Monténégro est un tout petit pays avec des gens très forts, très agressifs", a-t-il ajouté, allant jusqu'à laisser entendre que cette agressivité pourrait déclencher "la Troisième Guerre mondiale" si les autres membres de l'Alliance atlantique devaient venir prendre sa défense.
Le "financement de l'Otan" en question selon le Monténégro. Invité à réagir mercredi soir devant le Parlement, à Podgorica, le Premier ministre monténégrin Dusko Markovic a estimé que les déclarations de Donald Trump n'intervenaient "pas dans le contexte de justification de l'existence de l'Otan, mais dans celui du financement de l'Otan". "Il a répondu à la question et dit que les Monténégrins étaient courageux et qu'il ne voulait pas que des citoyens américains combattent et soient tués pour d'autres membres de l'Otan", a ajouté Dusko Markovic.
Trump "fait le jeu de Poutine", selon McCain. Les propos de Donald Trump ont alimenté le tollé suscité jusque dans son propre camp républicain par sa conférence de presse de lundi à Helsinki avec Vladimir Poutine, au cours de laquelle il a été accusé de s'être totalement aligné sur son homologue russe. "En attaquant le Monténégro et en mettant en doute nos obligations au sein de l'Otan, le président fait exactement le jeu de Poutine", a déploré sur Twitter le sénateur républicain John McCain. "Le peuple du Monténégro a courageusement résisté à la pression de la Russie de Poutine pour adhérer à la démocratie" et "le Sénat a voté à 97 contre 2 en soutien à son entrée dans l'Otan", a rappelé cet élu respecté, après avoir déjà vivement critiqué l'attitude de Donald Trump à Helsinki.
L'article 5 de la charte de l'Otan remis en cause ? Les relations de Washington avec les alliés de l'Otan viennent d'être mises à rude épreuve lors d'un sommet extrêmement tendu à Bruxelles. Et le président américain est régulièrement soupçonné de vouloir remettre en cause l'article 5 de la charte de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan), sa pierre angulaire, qui stipule que toute attaque contre un pays membre est considérée comme une attaque contre tous. Cet article n'a été invoqué qu'une fois : après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.