Une enquête sur les émissions polluantes des modèles diesel en Allemagne a mis au jour des irrégularités concernant 16 marques automobiles, dont cinq allemandes, le français Renault et les japonais Suzuki et Nissan, a indiqué vendredi le ministre allemand des Transports.
630.000 voitures rappelées. Le ministre Alexander Dobrindt a cité Alfa Romeo, Chevrolet, Dacia, Fiat, Hyundai, Jaguar, Jeep, Land Rover, Nissan et Suzuki, en sus des allemands Opel, Volkswagen, Porsche, Audi et Mercedes et du français Renault, qu'une source gouvernementale avait déjà évoqués précédemment. Les constructeurs allemands vont rappeler en Europe 630.000 voitures, a confirmé le ministre. La décision sur d'éventuels rappels de marques étrangères devra être prise dans les pays où les modèles concernés ont déposé leur demande d'autorisation pour l'Union européenne.
Conséquence du scandale Volkswagen. Alexander Dobrindt présentait les résultats d'une enquête lancée l'an dernier, après les révélations sur une tricherie massive au diesel de Volkswagen. Mais aucune des irrégularités constatées ne relève de la même tricherie que celle de Volkswagen, qui a équipé ses moteurs d'un logiciel truqueur, a souligné le ministre.
Arrêt du système de filtration. L'un des premiers à réagir, le constructeur allemand Daimler, fabricant des Mercedes, a considéré que les résultats de l'enquête étaient "dans l'ensemble cohérents" et il a promis de travailler aux modifications demandées. Sur les véhicules incriminés, le système de filtration des émissions polluantes est systématiquement désactivé quand la température extérieure descend sous un certain seuil. Or, en vertu des normes européennes en vigueur, cette procédure n'est autorisée que si elle permet d'éviter un accident ou un dommage causé au moteur.
Adapter la législation européenne. Le gouvernement allemand exige donc des constructeurs qu'ils revoient ce mécanisme. Alexander Dobrindt a également demandé à ce que les règles européennes soient adaptées, "afin de pouvoir mieux faire la différence entre les mécanismes autorisés et ceux qui ne le sont pas". Comme l'Allemagne, d'autres pays avaient lancé des enquêtes dans la foulée du scandale Volkswagen. Le Royaume-Uni est arrivé à des résultats similaires : pas de tricherie comme celle de Volkswagen mais des dépassements fréquents de plafonds d'émissions. Dans d'autres pays, comme la France ou l'Italie, les conclusions ne sont pas encore disponibles.