Pour la Russie, l'accord nucléaire iranien est "sans alternative"

Le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov estime que l'accord actuel est "sans alternative".
Le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov estime que l'accord actuel est "sans alternative". © SERGEI KARPUKHIN / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
L'accord actuel "doit être préservé", estime aussi la cheffe de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini, alors que Trump et Macron souhaitent travailler sur un nouvel accord. 

Alors que Donald Trump et Emmanuel Macron ont souhaité "travailler" ensemble sur un nouvel accord sur le nucléaire avec l'Iran, après avoir constaté leurs divergences sur le texte actuel, cette annonce a suscité mercredi une fin de non-recevoir de Téhéran et Moscou.

L'accord actuel est "sans alternative", a déclaré mercredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Nous sommes pour que l'accord soit préservé dans son état actuel", a-t-il indiqué à la presse, avant d'ajouter : "L'accord dans son état actuel est le fruit des efforts diplomatiques de nombreux États (…) 'Est-il possible dans la situation actuelle de refaire un travail qui soit également couronné de succès ?' est la question qui se pose".

Le président iranien Hassan Rohani a également contesté la légitimité d'un éventuel nouvel accord. "Vous voulez décider de l'avenir [de l'accord] ? Alors vous devez d'abord nous expliquer ce que vous avez fait" jusqu'ici pour l'appliquer, a-t-il déclaré dans un discours à Tabriz, au nord de l'Iran.

L'accord "doit être préservé", selon Bruxelles. Du côté de l'Union européenne, la cheffe de la diplomatie Federica Mogherini a estimé que l'accord actuel fonctionne et "doit être préservé". "Quant à ce qui peut arriver à l'avenir, on verra bien. Mais il y a un accord qui existe, il fonctionne, il doit être préservé", a-t-elle plaidé, interrogée à son arrivée à une conférence de donateurs sur la Syrie à Bruxelles.

Lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE le 16 avril à Luxembourg, Federica Mogherini avait déjà exclu "de mettre en discussion la mise en œuvre de nos engagements pris dans le cadre de l'accord conclu avec Téhéran sur le nucléaire". 

"Nous souhaitons pouvoir désormais travailler sur un nouvel accord avec l'Iran", a lancé mardi Emmanuel Macron, évoquant la possibilité que son homologue américain mette à exécution sa promesse de campagne de jeter aux orties ce texte visant à empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique. Le texte avait été conclu en 2015 après des années d'âpres négociations entre l'Iran et le groupe 5+1 (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie).