Tout, sauf une surprise. "Je m'attendais à la victoire de Donald Trump", a déclaré Laurence Haïm au micro d'Europe 1, mercredi matin. La journaliste, correspondante aux Etats-Unis pour le groupe Canal+, et notamment la chaîne iTELE, suit le candidat républicain depuis plus d'un an. Dès le début, elle a "eu le sentiment, très personnel, qu'il correspondait à ce qu'une partie de l'Amérique pouvait attendre".
Surfer sur le "vedettariat". Selon elle, Trump "a séduit les foules parce que c'est un personnage qui vient de la télévision". Certes, c'est d'abord un businessman, mais le désormais 45e président des États-Unis a aussi connu "un vedettariat incroyable" avec son émission de télé-réalité "The Apprentice", a rappelé Laurence Haïm. "Au début de sa campagne, les gens allaient voir un meeting de Donald Trump non pas pour écouter un homme politique, mais pour voir quelqu'un qui avait fait de la télé. Il a surfé sur des idées très populistes et ce vedettariat." Et cela a fini par payer.
Quand la France imite Trump. Pour la journaliste habituée des campagnes présidentielles américaines, "c'est la victoire de quelqu'un qui n'est pas un homme politique traditionnel et qui a compris comment faire des shows politiques, comment ne pas avoir d'idées très développées, comment faire des meetings comme des matches de catch. Les Américains ont répondu présents." Un phénomène que Laurence Haïm juge "inquiétant" pour l'avenir de la France. "Je considère que tous les phénomènes qui arrivent aux Etats-Unis arrivent ensuite en France." Selon elle, "on sent déjà un attrait pour imiter Trump" au sein de la classe politique tricolore.
Détresse à iTELE. La correspondante du groupe Canal+ est aussi revenue sur ses conditions de travail, particulièrement difficiles alors qu'une grève bloque la rédaction d'iTELE, et que la chaîne n'a rien diffusé pendant cette nuit d'élection. "Pour le moment, compte tenu de ce qui se passe, on est dans une grande détresse", a-t-elle témoigné. "On a envie de trouver une solution. C'est extrêmement difficile car j'ai été très isolée. Cette nuit, j'ai pleuré pour iTELE, pour cette situation complètement bloquée." Laurence Haïm n'a pas souhaité s'exprimer sur son avenir professionnel, notamment son retour possible en France après des années de correspondance. Et préféré mettre l'accent sur le "drame humain" que vit sa rédaction.