Le Kremlin a dénoncé samedi "avec la plus grande fermeté" les frappes menées par les Etats-Unis et leurs alliés contre des installations du régime de Damas en Syrie, en représailles à une attaque chimique présumée. "La Russie dénonce avec la plus grande fermeté l'attaque sur la Syrie, où des militaires russes aident le gouvernement légitime à lutter contre le terrorisme", a indiqué le Kremlin dans un communiqué.
"Nos mises en garde ont été ignorées". Plus tôt dans la matinée, l'ambassadeur de Russie à Washington, Anatoli Antonov a considéré que les frappes militaires occidentales en Syrie revenaient à "insulter le président russe", un acte qui sera suivi de conséquences. "Nous avions averti que de tels actions appelleraient des conséquences", a écrit le diplomate dans un communiqué. "Nos mises en garde ont été ignorées", a-t-il déploré, peu après que les Etats-Unis, la France et le Royaume Uni ont déclenché des frappes contre le régime de Bachar al-Assad, accusé d'avoir utilisé des armes chimiques contre des civils lors d'une attaque contre la ville de Douma, samedi 7 avril.
La Syrie "avait une chance d'avoir un avenir pacifique". "Un coup a été porté contre la capitale d'un Etat souverain qui a tenté pendant de nombreuses années de survivre au milieu d'une agression terroriste", a par ailleurs écrit sur Facebook la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Les frappes occidentales contre la Syrie interviennent "au moment où elle avait une chance d'avoir un avenir pacifique". La porte-parole se référait au fait que les forces gouvernementales syriennes, soutenues par la Russie, ont repris ces derniers mois une grande partie des territoires qui étaient tenus par les groupes rebelles.
"Une violation du droit international". Le président de la commission des Affaires étrangères de la chambre haute du Parlement, Konstantin Kosatchev, a pour sa part affirmé que la réponse de la Russie à ces frappes "ne devra pas être militaire, mais rester dans le domaine du droit". "Cela signifie bien sûr une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU", a-t-il précisé. "Ils ont une nouvelle fois violé le droit international en commettant un acte d'agression militaire contre un Etat souverain qui combat le terrorisme international. Un crime de guerre a été commis", a déclaré Andreï Krassov, vice-président du Comité de Défense de la Douma, chambre basse du Parlement russe.
Les frappes occidentales "font le jeu des groupes terroristes". "C'est un scandale absolu, une violation flagrante du droit international. C'est un pas vers un conflit à grande échelle (...) et cela ne peut en aucun cas bien finir", a abondé le vice-président du Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement, Vladimir Djabarov. Les frappes occidentales "sapent la lutte contre le terrorisme international et font le jeu des groupes terroristes", a ajouté le président du comité des Affaires étrangères de la Douma, Léonid Sloutski.