Angela Merkel ne sera bientôt plus la chancelière allemande. Avant la fin de l'année, celle qui a été pendant 16 ans à la tête du pays sera remplacée. Aussi, même si elle n'est pas à l'aise avec l'exercice, "Mutti" a débuté une sorte de tournée d'adieu. Ce lundi commençait son dernier conseil des ministres franco-allemand. Les ultimes sommets du G7 et de l'Otan en juin suivront. Le président français Emmanuel Macron a tenu à saluer son homologue et souligner l'apport précieux d'Angela Merkel à la relation franco-allemande lors d'une conférence de presse à distance.
"Nous avons encore du travail"
"Ce 22ème (conseil des ministres) n'est pas tout à fait comparable aux précédents car il est votre dernier, madame la chancelière", a rappelé le président français. "Ce dernier conseil me permet de dire tout ce que la relation franco-allemande doit à ton engagement, ta volonté de faire, parfois ta patience avec nous et ta capacité d'écoute. Et donc merci infiniment de cela", a ainsi loué Emmanuel Macron en tutoyant Angela Merkel.
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"Nous sommes loin des au revoirs et nous nous verrons à de multiples reprises dans les mois qui viennent", a-t-il ajouté. Une posture qu'a également adopté Angela Merkel, bottant en touche. "Nous vivons une époque où chaque jour nous avons des décisions très importantes donc ce dernier conseil des ministres franco-allemand n'est pas du tout la dernière chose que nous aurons à régler Emmanuel Macron et moi. Nous avons encore du travail."
"Nous tirerons un bilan en temps voulu"
Moins démonstrative qu'Emmanuel Macron, la chancelière a souligné que c'était "toujours un enrichissement quand nous parvenons à une solution commune car chacun a son point de vue propre". "C'est pourquoi cette coopération suscite chez moi de la joie et nous tirerons un bilan en temps voulu", a-t-elle ajouté.
Emmanuel Macron a réaffirmé que "l'Europe ne peut pas avancer si l'Allemagne et la France ne sont pas d'accord". "Que l'Allemagne et la France soient d'accord ne suffit pas toujours à faire avancer l'Europe, mais à coup sûr, s'il n'y a pas d'accord franco-allemand, il n'y en a pas à 27 et c'est donc dans cet esprit-là que nous avons constamment travaillé" depuis quatre ans, a-t-il ajouté.
Il a notamment cité les décisions prises en commun pour "une vraie souveraineté européenne en matière de défense" et pour le plan de relance de 750 milliards d'euros approuvé en juillet 2020 pour faire face à la crise du Covid-19. Les deux dirigeants ont également fait un point d'étape du traité d’Aix-la-Chapelle, signé en janvier 2019 pour "resserrer les liens" entre Allemands et Français.