Le député français de droite Thierry Mariani, à la tête d'une délégation parlementaire en Crimée critiquée par Kiev, a appelé dimanche les Européens à reconnaître l'annexion par la Russie de la péninsule ukrainienne.
"Les gens ont un air joyeux". "La Crimée a choisi de redevenir russe, la Crimée est russe, passons à autre chose et essayons de retrouver des relations normales entre les pays européens et la Russie", a déclaré Thierry Mariani lors d'une conférence de presse à Sébastopol retransmise à la télévision. "J'ai trouvé une région qui changeait, les routes sont meilleures que l'année dernière", a-t-il souligné. "Je regrette qu'il n'y ait pas plus de journalistes occidentaux qui viennent voir que pour un pays qu'on dit occupé, les gens ont un air joyeux."
Une visite condamnée par l'Ukraine. Le député du parti Les Républicains est à la tête d'une délégation d'une dizaine de parlementaires français favorables à l'annexion de la Crimée en mars 2014 à l'issue d'un référendum jugé illégal par Kiev et les Occidentaux. Il est arrivé vendredi dans la péninsule, où il s'était déjà rendu il y un an. Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a "condamné fermement cette visite" qui selon lui "viole la législation ukrainienne et le droit international". L'ambassadeur d'Ukraine en France Oleg Chamchour a dénoncé sur Twitter "l'impudeur absolue de ces parlementaires français exhibant leur fascination pour les agresseurs russes".
Impudeur absolue de ces parlementaires français exhibant leur fascination pour l'armée russe qui a annexé la #Criméepic.twitter.com/KZE9LY8k9F
— UA Embassy in France (@UKRinFRA) 30 juillet 2016
Une partie de la visite a été consacrée à la situation des Tatars de Crimée, une communauté musulmane autochtone de la péninsule qui représente aujourd'hui 12 à 15% de la population de la péninsule et subit une forte pression de la part des autorités russes en raison de leur opposition à l'annexion. Plus d'une quinzaine de Tatars ont été arrêtés depuis fin 2015 et leur assemblée, le Medjlis a été qualifié fin avril d'"organisation extrémiste" par la justice russe. Après avoir rencontré les autorités nommées par Moscou, Thierry Mariani a jugé vendredi que leur situation était "en net progrès par rapport aux années passées et notamment par rapport à la période ukrainienne". "Très sincèrement, c'est une question soulevée par la propagande, je pense qu'il vaut mieux être Tatar en Crimée que Russe en Lettonie", a-t-il estimé devant la presse.