Le président américain Donald Trump a qualifié le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un de "fou avec des armes nucléaires" lors d'une conversation téléphonique fin avril avec son homologue philippin Rodrigo Duterte, a rapporté mardi le Washington Post.
"Honoré" de le rencontrer. "Nous ne pouvons pas laisser un fou avec des armes nucléaires en liberté comme ça", a déclaré Donald Trump à la fin de l'entretien qui a eu lieu le 29 avril. "Nous avons une grande puissance de feu, plus que lui, 20 fois, mais nous ne voulons pas l'utiliser", a-t-il ajouté à propos de la Corée du Nord, qui multiplie les tirs de missiles balistiques et a procédé à deux essais nucléaires l'an dernier. Trois jours plus tard, Trump déclarait toutefois à l'agence Bloomberg qu'il serait "honoré" de rencontrer "si les conditions étaient réunies" le dirigeant nord-coréen, dont le programme d'armement nucléaire fait l'objet de sanctions internationales.
"Toutes ses fusées s'écrasent". Donald Trump a aussi cherché à savoir auprès de Rodrigo Duterte si le dirigeant communiste était "stable ou pas stable", rapporte le Washington Post. Et il s'est félicité que la Corée du Nord rate des essais de missiles. "Toutes ses fusées s'écrasent. Ça, c'est une bonne nouvelle", a-t-il déclaré, selon le transcript de la conversation établi par le gouvernement philippin et publié par le quotidien américain ainsi que par le magazine en ligne The Intercept. Rodrigo Duterte a répondu que Kim Jong-un "jouait avec ses bombes, ses jouets" et a suggéré que "son esprit ne fonctionnait pas bien" et qu'il "pouvait devenir fou par moment".
"L'as, c'est la Chine". Quand le président américain a demandé à Duterte si la Chine avait un "pouvoir" sur le dirigeant nord-coréen, le président philippin lui a répondu : "Oui, au final, la dernière carte, l'as, c'est avec la Chine. Seulement la Chine'." À l'issue de la conversation, Trump a invité le président philippin à venir à Washington, selon la version officielle de la Maison-Blanche.
Travail "formidable" sur le narcotrafic. Le transcript publié par le Washington Post indique par ailleurs que, lors de l'entretien, Donald Trump a félicité Rodrigo Duterte pour la guerre contre la drogue très controversée qu'il mène depuis qu'il est au pouvoir, estimant que ce dernier faisait "un travail incroyable sur le problème de la drogue". "De nombreux pays ont ce problème, nous avons ce problème, mais vous faites un travail formidable et je voulais vous appeler et vous le dire", a déclaré Donald Trump. La drogue, a répondu Rodrigo Duterte, "est le fléau de ma nation, et je dois faire quelque chose pour préserver la nation philippine".
La police a abattu environ 2.700 personnes depuis que Duterte a pris ses fonctions fin juin et a aussitôt lancé sa guerre contre la drogue. Des inconnus ont tué plus de 1.800 autres personnes, et quelque 5.700 morts violentes supplémentaires sont l'objet d'investigations, selon des données de la police philippine.