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L'ancien ministre des Affaires étrangère, invité jeudi d'Europe 1, estime toutefois que cette stratégie pourrait mettre du temps avant de porter ses fruits sur un plan diplomatique.
INTERVIEW

Emmanuel Macron et Donald Trump n'ont cessé d'afficher leur proximité lors du déplacement du président Français aux Etats-Unis. Et pourtant, le locataire de l'Elysée ne semble pas avoir remporté de victoire diplomatique majeure lors de sa visite, ni sur l'accord de Paris, ni en ce qui concerne l'accord sur le nucléaire iranien que Donald Trump menace de quitter. Pour Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères, interrogé jeudi dans la matinale d'Europe 1, avec Emmanuel Macron "la politique étrangère française est redevenue très réaliste et ambitieuse, mais  ne peut pas faire de miracles non plus".

Jouer l'amitié pour parvenir à influencer. Cet ancien responsable de la diplomatie française salue notamment l'approche d'Emmanuel Macron dans ses rapports avec le Commander in chief. "Comme aucun politique ne donne l'impression d'avoir de l'influence sur lui, il n'est pas du tout absurde de la part d'Emmanuel Macron de tenter la carte de l'amitié. Il n'y a pas à critiquer la démarche", explique-t-il. "Pourquoi ne pas tenter la carte de l'amitié, puisqu'apparemment Emmanuel Macron est le seul à pouvoir se positionner en interlocuteur personnel que Donald Trump considère ?", ajoute-il. Mais,"on ne peut pas juger tout de suite, c'est trop tôt".

Gagner du temps sur le dossier iranien. Alors qu'Emmanuel Macron a évoqué avec son interlocuteur la possibilité d'un nouvel accord sur le nucléaire iranien, Donald Trump menaçant de renoncer aux résolutions actuelles qu'il estime trop laxistes envers Téhéran, Hubert Védrine pointe une manière de gagner du temps sur ce dossier brûlant. "En ce qui concerne la question de l'Iran, je vois bien que l'idée d'un éventuel autre accord est une astuce pour faire réfléchir Trump et lui dire : il ne faut pas bazarder cet accord-là tout de suite, on peut, peut-être, réfléchir à un autre accord ?", décrypte-il. "La difficulté de cette manœuvre astucieuse est qu'il y a d'autres consignataires dans l'accord, à commencer par l'Iran", et donc d'autres partenaires à ménager, développe l'ex-locataire du Quai d'Orsay.

"Maintenant, il faut voir très très vite avec les autres signataires s'ils peuvent appuyer cette démarche de faire miroiter à Trump un autre accord pour pourvoir conserver celui-là", souligne Hubert Vedrine.