Les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne vont presser mardi le Royaume-Uni de déclencher la procédure de divorce sans perdre de temps, en raison des risques sur les marchés, tout en s'efforçant de tirer les leçons du Brexit pour l'Europe et éviter une contagion à d'autres pays.
"Nouvelle impulsion". L'Allemagne, la France et l'Italie (les trois économies les plus importantes de la zone euro) ont exclu toute négociation avec Londres, tant que la demande de sortie de l'UE n'aurait pas été formalisée. Parallèlement, en vue d'éviter que les "forces centrifuges" ne gagnent du terrain en Europe et que le vote britannique ne donne des idées à d'autres pays, "nous allons présenter une proposition à nos collègues", chefs d'Etat ou de gouvernement des autres pays de l'UE, pour "donner une nouvelle impulsion" au projet européen "au cours des prochains mois", a annoncé Angela Merkel.
Cameron va "s'expliquer". Le dîner de mardi à Bruxelles sera dédié au Brexit avec les "explications" du Premier ministre britannique David Cameron. "Quelques principes devraient ressortir de cette discussion : prendre acte du résultat du référendum, insister sur le fait que dans cette situation le Traité de Lisbonne définit un cadre juridique ordonné", à savoir la "clause de retrait" (article 50), a souligné un diplomate de haut rang.
Le lendemain, au petit-déjeuner, le président du Conseil Donald Tusk réunira de façon "informelle" les 27 autres dirigeants, sans David Cameron, afin de discuter des conséquences de la séparation britannique et de l'avenir des relations avec le Royaume-Uni.
Retombées économiques. Outre l'impatience de ses partenaires européens, le Royaume-Uni doit gérer les retombées économiques. L'agence de notation Standard & Poor's a ainsi retiré lundi au Royaume-Uni sa précieuse note "AAA" (la plus haute), qu'elle lui attribuait depuis un demi-siècle et lui permettait d'emprunter à des taux avantageux sur les marchés. Réaction similaire de sa concurrente Fitch, qui a fait passer sa note d'AA+ à AA avec perspective négative (elle pourrait donc être encore abaissée dans les prochains mois).