Les démocrates ont déposé lundi à la Chambre des représentants un acte d'accusation contre Donald Trump, première étape vers l'ouverture formelle attendue cette semaine d'une deuxième procédure de destitution contre le président américain, qu'ils accusent d'avoir "incité à la violence" qui a frappé le Capitole.
En parallèle, les démocrates, qui contrôlent la majorité à la Chambre, ont présenté une autre résolution demandant au vice-président Mike Pence de démettre Donald Trump de ses fonctions, en invoquant le 25e amendement de la Constitution américaine. Un républicain s'est opposé à son adoption immédiate à l'unanimité. Un vote en séance plénière devrait avoir lieu dès mardi.
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Les républicains pointés du doigt
La présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a affirmé lundi que les républicains mettaient "en danger l'Amérique" par leur "complicité" avec Donald Trump, qu'elle accuse d'avoir "incité une insurrection meurtrière contre l'Amérique" lors des violences contre le Capitole.
Nancy Pelosi a déploré que les républicains se soient opposés à l'adoption à l'unanimité de la résolution demandant de démettre le président de ses fonctions. "Leur complicité sape notre démocratie et cela doit cesser", a-t-elle écrit dans un communiqué. Soutenu par un vaste nombre de démocrates à la Chambre, l'acte d'accusation devrait être facilement adopté. Mais le doute demeure sur le déroulement, et l'issue, du procès qui devra ensuite avoir lieu au Sénat, aujourd'hui à majorité républicaine. Les démocrates en prendront le contrôle le 20 janvier mais auront besoin du ralliement de nombreux républicains pour atteindre la majorité des deux tiers nécessaire à sa condamnation.
Une "tentative de coup d'Etat"
"Je m'attends à ce que des républicains soutiennent la résolution" contenant l'acte d'accusation à la Chambre, a affirmé lundi aux journalistes l'un de ses auteurs, l'élu démocrate David Cicilline. Les violences au Capitole relèvent d'une "tentative de coup d'Etat", a-t-il affirmé.
Selon cet acte, Donald Trump a encouragé ses partisans à marcher mercredi dernier sur le Capitole où Mike Pence, tenu par la Constitution, annonçait solennellement les résultats de l'élection présidentielle du 3 novembre. Une victoire de Joe Biden que Donald Trump n'a jamais voulu accepter.
Donald Trump "a incité le violences" et "a gravement mis en danger la sécurité des Etats-Unis", est-il écrit dans l'acte d'accusation. Quelques élus républicains ont sommé dimanche Donald Trump de démissionner pour épargner au pays les complexités de la procédure d'impeachment comme du 25e amendement.
Donald Trump isolé
Longtemps fidèle du milliardaire républicain, Mike Pence n'a plus de contacts avec lui depuis mercredi. Mais il n'a montré jusqu'ici aucune volonté de déclencher ce dispositif. Isolé à la Maison Blanche, évincé de Twitter et des autres grands réseaux sociaux qui veulent éviter de nouvelles incitations à la violence, Donald Trump pourrait s'exprimer lundi, selon la chaîne CBS. Il prévoit un déplacement mardi au Texas pour vanter sa politique d'immigration et la construction du mur frontalier avec le Mexique.
Le président élu démocrate Joe Biden prêtera serment le 20 janvier sur les marches du Capitole. Il s'entourera ensuite de ses prédécesseurs Barack Obama, Bill Clinton et George W. Bush au cimetière national d'Arlington pour lancer un appel à l'unité. Le Capitole, siège du Congrès américain, était protégé lundi par des barrières et des membres de la Garde nationale patrouillaient à l'intérieur.