Les donateurs internationaux, sous l'égide de l'Union européenne, se sont engagés lundi à verser 5 milliards d'euros pour les réfugiés syriens, Bruxelles insistant sur le fait qu'ils ne doivent pas être "poussés à retourner" vers leur pays déchiré par la guerre. Lors de la réunion annuelle organisée par l'UE et présidée par son chef de la diplomatie, Josep Borrell, l'Union européenne s'est engagée à verser 2,12 milliards d'euros en 2024 et en 2025.
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"16,7 millions de Syriens ont besoin d'une aide humanitaire"
Ce chiffre inclut 560 millions d'euros déjà promis cette année pour les Syriens déplacés et réfugiés au Liban, Jordanie et Irak, et un montant identique pour 2025. L'UE a également promis un milliard d'euros pour les réfugiés syriens qui ont fui en Turquie voisine. "La situation en Syrie est plus grave aujourd'hui qu'il y a un an. En fait, elle n'a jamais été aussi grave et les besoins humanitaires n'ont jamais été aussi importants", a déclaré Josep Borrell.
"Aujourd'hui, 16,7 millions de Syriens ont besoin d'une aide humanitaire, ce qui représente le niveau le plus élevé depuis le début de la crise, il y a plus de 13 ans", a-t-il ajouté. Le responsable des Affaires humanitaires de l'UE, Janez Lenarcic, a déclaré que les donateurs avaient également promis 2,5 milliards d'euros supplémentaires sous forme de prêts, précisant que l'UE et ses États membres verseraient environ les trois quarts des subventions promises. L'agence des Nations unies pour les réfugiés a récemment averti que ses opérations de soutien aux Syriens déplacés restaient largement sous-financées, à hauteur de 15%, depuis près de six mois. Les pays de la région qui accueillent des millions de réfugiés syriens font de plus en plus pression en faveur de retours "volontaires" dans leur pays.
Mais Josep Borrell a mis en garde contre tout effort visant à forcer les gens à retourner en Syrie. "Les retours volontaires sont des retours volontaires. Les réfugiés ne doivent pas être poussés à retourner en Syrie", a-t-il déclaré. "Nous considérons qu'il n'y a pas de retour sûr, volontaire, informé et digne des réfugiés en Syrie pour le moment", a-t-il ajouté. La guerre en Syrie, déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie a fait plus de 500.000 morts et déplacé des millions de personnes.