Près de 55.000 personnes ont été poursuivies en justice en Algérie pour des affaires de terrorisme depuis le début des années 1990, a-t-on appris mardi auprès du ministère de la Justice.
"Une base données centralisée". Il s'agit du premier nombre global communiqué par les autorités concernant les poursuites pour terrorisme depuis la fin de la décennie noire au début des années 2000. Le ministre de la Justice Tayeb Louh a expliqué lundi devant les sénateurs que son ministère avait établi "une base de données centralisée (...) pour les individus poursuivis pour crimes terroristes". Cette base de données, mise en place en 2014, a répertorié les dossiers depuis le début des années 1990, a précisé mardi le ministère.
Poursuivis, jugés ou amnistiés. "Le nombre global d'individus poursuivis pour crimes terroristes et inscrits sur la base de données (...) s'élevait au 21 décembre à 54.457 personnes", a indiqué Tayeb Louh. Ce nombre englobe des personnes qui n'ont pas encore été jugées, qui ont été condamnées par contumace ou non, ou encore qui ont été amnistiées dans le cadre de la politique de réconciliation nationale mise en oeuvre par le président Abdelaziz Bouteflika. Certaines de ces personnes ont par ailleurs pu avoir été tuées par les forces de sécurité.
Pas d'exécution depuis 1993. La guerre civile algérienne a commencé début 1992, après la décision des autorités d'annuler les élections législatives à la suite de la large avance au 1er tour fin 1991 du Front islamique du salut (FIS), dissous par la suite. Elle a fait 200.000 morts, selon un bilan officiel. Depuis 1999, près de 15.000 islamistes ont déposé les armes en Algérie. Si la justice continue de prononcer des peines capitales, aucun condamné n'y a été exécuté depuis 1993.