La ville de Bartella, située à 10 km de Mossoul, a été reprise aux djihadistes samedi. L'église, comme d'autres édifices de la ville, porte les stigmates des combats.
Les cloches sonnent pour la première fois depuis 2014. Dans la nef, l'odeur de l'encens se mélange à celle de la poudre. Des bibles brûlées sont éparpillées de l'autel jusqu'aux bancs. La reprise de cette église est un symbole important pour l’armée irakienne et pour les religieux de la ville qui ont pu y pénétrer quelques heures dimanche. Après deux ans de silence, les cloches sonnent enfin. Escorté par l'armée irakienne, le père Youssef revient ici pour la première fois. "Je suis très heureux. On espère que ce sera encore mieux dans quelques temps. Dieu va donner de la force à ceux qui combattent Daech (acronyme arabe du groupe État islamique, ndlr), ces diables sans foi ni loi", assure le religieux.
For those who questioned Christians singing 'Allah' - Here's a MUSLIM soldier ringing the bells of #Bartella Church pic.twitter.com/O15oHh2kmu
— Yusra Mahdi (@Temimi_Yusra) 22 octobre 2016
L'église de Bartella, lieu stratégique pour Daech. Il y a quelques jours, l'église était encore une place forte de l'État islamique. "Cette église était bourrée d'explosifs", confie Ahmed, qui fait partie des hommes qui ont chassé les djihadistes de l'édifice. Il combat au sein de la Division d'or, les forces spéciales irakiennes. "Les démineurs sont venus neutraliser les explosifs pour qu'on entre. Il y aussi une pièce qu'ils (les djihadistes) utilisaient pour élaborer leurs plans d'attaque. On voit encore les traces sur le tableau noir", décrit Ahmed.
Une émotion partagée. Dans sa main gauche, l'officier musulman serre la croix d'un chapelet. "La libération de ce lieu est l’un des plus beaux jours de ma carrière. J’en suis fier. En entrant ici, j'ai trouvé ce chapelet et je vais le garder en souvenir car c'était la première fois que j'entrais dans une église", confie Ahmed. Lui et ses hommes semblent sincèrement émus. Dans cette église saccagée, les militaires mesurent l'autre enjeu de cette bataille de Mossoul : convaincre les minorités religieuses que l'armée irakienne sera désormais capable de les protéger.