Kamala Harris et Donald Trump sont sur scène pour leurs ultimes meetings électoraux, à la veille d'un vote aux enjeux cruciaux pour les États-Unis et le reste du monde. Cette présidentielle américaine voit se mesurer deux personnalités radicalement opposées, que près de deux décennies séparent.
Aux États-Unis, plus de 240 millions d'Américains sont appelés aux urnes mardi. D'un côté, la vice-présidente, qui en juillet a remplacé au pied levé le dirigeant vieillissant Joe Biden. Kamala Harris, 60 ans, peut devenir mardi la première femme à diriger la plus grande puissance économique et militaire de la planète. De l'autre, l'ancien président Donald Trump , 78 ans, auteur d'un retour politique spectaculaire après avoir quitté la Maison-Blanche en 2021 dans un contexte chaotique, avoir réchappé à deux procédures de destitution et avoir été condamné en justice.
"La moindre voix compte"
Les sondages sont toujours incapables de dégager un vainqueur et le scrutin s'annonce très serré. "Ceci pourrait être une des élections les plus serrées de l'histoire. La moindre voix compte", a averti Kamala Harris lundi pendant son dernier grand rassemblement de campagne, à quelques heures de l'ouverture des bureaux de vote aux États-Unis. "Nous avons la possibilité de tourner enfin la page d'une décennie de projet politique guidé par la peur et la division. Nous en avons assez", a dit la vice-présidente et candidate démocrate, sans nommer celui que ce message vise, son rival républicain Donald Trump.
Quelques dizaines de milliers de voix pourraient faire basculer le scrutin dans un camp ou dans un autre. "Je suis plutôt indécis sur le choix du candidat pour le moment. Je pense que je dois examiner encore les différences entre les programmes. Je pense que je penche du côté républicain. Je suis un électeur indépendant, donc je n'ai pas participé aux primaires. En fait, je suis une sorte de vieux démocrate ou de nouveau républicain", lance Christian, un banquier de 32 ans.
Le long et crucial décompte des voix
Une fois les bureaux de vote fermés mardi, le décompte des voix commencera dans l'ensemble des États-Unis : un processus qui diffère d'un État à l'autre et qui pourrait prendre des jours, notamment en cas de litiges et recours juridiques. En 2020, il avait fallu attendre quatre jours pour obtenir des résultats consolidés.
Cette année, plus de 80 millions de personnes ont déjà fait leur choix entre Kamala Harris et Donald Trump. De nouvelles règles électorales pourraient accélérer le dépouillement dans certains États-clés. Mais une véritable bataille juridique s'annonce et pourrait ralentir la machine si un recomptage des voix est demandé, par exemple. Donald Trump répète sa stratégie de 2020, cette fois mieux organisée et plus offensive. Le camp républicain a déjà déposé plus de 200 recours pour faire invalider certaines règles électorales. Une armée d'avocats se prépare des deux côtés.