Présidentielle américaine : qui sont les candidats à l'élection du 5 novembre ?

L'élection présidentielle se tiendra le 5 novembre prochain. © Rebecca DROKE / AFP
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Maud Baheng Daizey / Crédits photo : Rebecca DROKE / AFP

A moins de 3 mois de l'élection présidentielle américaine, l'étau n'a jamais été aussi serré entre les deux candidats Donald Trump et Kamala Harris. Ils ne sont pourtant pas les deux seuls candidats encore en lice, bien que la majorité ait jeté l'éponge. Qui sont donc les trois irréductibles américains qui osent défier les deux mastodontes de l'élection ?

Kamala Harris, Donald Trump... Ces deux noms sont les deux seuls qui résonnent aujourd'hui pour l'élection présidentielle américaine, que ce soit aux Etats-Unis  comme en France. Mais ils ne sont pourtant pas les seuls candidats encore en lice, bien qu'ils soient les seuls à débattre sur les chaînes télévisées nationales. Pourtant 23 au début de la campagne, les candidats ne sont désormais plus que cinq. Europe 1 fait le point et vous présente les trois autres candidats, tantôt indépendants tantôt affiliés, qui n'ont que très peu de chances d'être élus.

Kamala Harris, la candidate surprise des Démocrates

© ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP

Kamala Harris lors d'un discours télévisé.

Actuellement vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris a endossé le rôle de candidate lorsque le président Joe Biden s'est retiré de la course. Créditée il y a dix jours à 50,1% dans les sondages, sa courte avance s'est vue rallongée lors du débat présidentiel du 10 septembre dernier, où Donald Trump a perdu son sang-froid et ses arguments. Se décrivant comme la candidate des classes moyennes, Kamala Harris veut créer une "économie des possibles" ("opportunity economy"). Elle promet en cas d'élection un crédit d'impôt à la naissance, une aide à l'accession à la propriété immobilière et un coup de pouce à la création d'entreprise. Elle compte aussi imposer de nouvelles réglementations pour le port d'armes, afin de limiter les fusillades dans les écoles et dans les rues américaines. En 2023, le pays a recensé 656 fusillades dont 40 tueries de masse, comptabilisant ainsi 48.000 morts en un an. 

Donald Trump, l'ancien Président de plus en plus incertain

© Robyn Beck / AFP

Donald Trump en pleine campagne présidentielle.

Agé de 78 ans, l'ancien président se voit de moins en moins crédité dans les sondages. Après le débat du 10 septembre, où il a affirmé que les migrants Haïtiens mangeaient les animaux de compagnie des habitants de la ville de Philadelphie, Trump a refusé tout second débat avec sa principale rivale. Il a également assuré qu'il serait "plus méchant" s'il parvenait au second mandat, en gardant la même ligne politique, notamment sur les questions d'immigration. "Il y a 15 à 20 millions de sans-papiers dont beaucoup viennent des prisons et des établissements psychiatriques", avait-il déclaré dans les colonnes du TIME le 30 avril dernier. Il souhaite mettre en place un plan d'expulsion "de 11 millions d'immigrés." Il a répété vouloir laisser aux Etats le droit d'interdire l'avortement, quitte à surveiller les femmes enceintes et incriminer celles qui auraient avorté.

Cornel West, philosophe centré sur les études sociales afro-américaines

© MATTHEW HATCHER / AFP

Cornel West en campagne.

Âgé de 71 ans, Cornel West s'est vu refuser sa candidature dans l'État de Géorgie, compromettant d'autant plus ses chances de victoire. Il pourra toujours se présenter dans les autres États, mais reste privé des possibles voix qu'il aurait pu engranger dans cet État de près de 11 millions d'habitants. Activiste des premières heures, Cornel West est né dans la ville américaine de Tulsa, dans l'Oklahoma. Elle est tristement célèbre pour le "massacre de Tulsa" du 1er juin 1921, où des milliers d'Afro-Américains avaient été assassinés, emprisonnés, harcelés et violemment battus dans les rues de la ville.

Plus de 8.000 habitants avaient perdu leurs commerces et habitations, incendiées par la population blanche, et 6.000 avaient été hospitalisés. L'évènement est connu comme "l'un des pires déchaînements de violence raciale" envers la communauté Afro-Américaine. Un héritage que Cornel West a embrasé, et est devenu l'un des plus grands contributeurs des études sociales et raciales du pays. Anciennement professeur à l'université d'Harvard et professeur émérite à l'université de Princeton, il a pour vœu de défendre les classes populaires américaines et de lutter contre la pauvreté. 

Jill Stein, médecin et candidat du Parti vert

© Mattie Neretin / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Jill Stein lors d'une manifestation propalestinienne.

Du haut de ses 74 ans, Jill Stein est la seconde plus âgée des candidates derrière Donald Trump (78 ans). Elle n'est pas inconnue des présidentielles, puisqu'elle a été candidate en 2012 puis 2016. Sous la bannière du Parti Vert depuis sa première candidature, Jill Stein n'a que très peu de chances d'être élue. Proche des discours écologistes européens, Jill Stein souhaite "renverser le cours du changement climatique et rendre obsolètes les guerres du pétrole", et veut mettre en place un "New Deal" vert.

Abolition de la dette étudiante, renforcement de la Sécurité Sociale, fin de la discrimination salariale entre les sexes, instauration d'un salaire minimum pour la "Labor class" (les travailleurs sans diplôme), lutte contre le sans-abrisme, mise en place d'une démocratie comprenant plusieurs partis politiques et pas seulement les Démocrates et Républicains pour les élections sont les propositions phares de son programme. En 2016, la candidate n'avait cependant été créditée que de 5% dans les sondages pour les élections.

Chase Oliver, libertarien orienté à gauche

© Chase Oliver, X

Le candidat libertaire Chase Oliver.

Issu du Parti libertaire (automatiquement qualifié pour les élections dans certains États, au même titre que les Partis Républicain et Démocrate), Chase Oliver, 39 ans, est bien connu de la scène politique et activiste. Il a été décrit comme le "libertarien le plus influent du pays" par le magazine Rolling Stones. À l'instar de Jill Stein, Chase Oliver veut montrer que le système américain traditionnel des deux partis est obsolète, le pays ayant besoin "d'une nouvelle voix", autre que celle de Donald Trump  ou Kamala Harris .

Pour le système électoral national, Chase Oliver prône le vote préférentiel, où l'électeur peut voter pour un ou plusieurs candidats. Les sièges sont ensuite répartis de manière proportionnelle. Il milite également contre la guerre et la politique interventionniste américaine, et souhaite stopper tout soutien financier à Israël et à l'Ukraine. Mais le Parti libertaire demeure traversé par des crises identitaires, et se divise encore aujourd'hui sur la candidature d'Oliver.