Présidentielle américaine : plus de 100 millions d'Américains ont voté par anticipation

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Plus de 100 millions d'Américains ont voté de façon anticipée pour la présidentielle américaine, tandis que les bureaux de vote accueillaient ce mardi les électeurs. Les sondages donnent le candidat démocrate Joe Biden en tête, mais Donald Trump reste extrêmement confiant sur ses chances de réélection.
L'ESSENTIEL

Qui sera élu président des États-Unis mardi, le démocrate Joe Biden ou le président sortant Donald Trump ? Depuis début octobre, les sondages donnent Joe Biden en tête. Mais les démocrates ont retenu la leçon de 2016, lorsque Hillary Clinton avait dilapidé une nette avance dans les enquêtes d'opinion, et préfèrent rester prudents. D'autant que le scrutin, pour lequel un premier bureau de vote a ouvert mardi à minuit (6 heures à Paris), se déroule dans une ambiance tendue, après plusieurs mois d'exacerbation des tensions entre les deux camps. 

Les informations à retenir

  • Les bureaux de vote ont ouvert à New York et dans quatre autres États
  • Mardi, Trump a répété qu'il avait "une très solide chance de gagner"
  • La participation s'annonce extrêmement élevée, bien plus qu'en 2016
  • Le contexte de ce scrutin est très tendu, entre crise du Covid-19 et affrontement entre les deux camps

De nombreux bureaux de vote ouverts à l'est

Après l'ouverture traditionnelle d'un bureau de vote dans un hameau de douze habitants du nord-est des Etats-Unis, dans la nuit, les habitants de quatre États de la côte est (le New Jersey, le Connecticut, le Maine et la Virginie) en plus de New York pouvaient se rendre dans leur bureau de vote pour y glisser le nom du candidat qu'ils ont choisi. Malgré une température proche de zéro, des New-Yorkais ont patienté pour glisser leurs bulletins dès l'ouverture des bureaux, selon des journalistes sur place. 

Plus de 100 millions d'Américains ont déjà voté

Avant même le scrutin de mardi, plus de 100 millions d’Américains avaient déjà voté, soit par correspondance, soit dans un bureau de vote anticipé. Les bulletins, envoyés par courrier ou déposés en personne par les électeurs avant l'ouverture officielle des bureaux de vote mardi, représentent plus de 72% du nombre total de bulletins lors de l'élection de 2016, selon ce comptage établi par l'Université de Floride.

C'est un record. Cette participation au plus haut peut aussi s’expliquer par le fait que les démocrates ont incité leurs électeurs à voter le plus tôt possible en raison de la pandémie de coronavirus.

Biden favori selon les sondages, Trump très confiant

Joe Biden est en tête dans les sondages, comme c’était le cas pour Hillary Clinton il y a quatre ans. Mais cette fois, les sondeurs disent avoir amélioré leurs méthodes. Ces écarts sont également très stables depuis le début. Lundi, une dizaine de points séparaient encore Joe Biden et Donald Trump. De plus, les écarts entre Joe Biden et Donald Trump dans les états-clés, les fameux "swing states", sont plus importants qu’en 2016. Europe 1 vous propose de vous replonger dans la nuit historique qui vit la favorite Hillary Clinton s'incliner face au challenger Donald Trump.

Relégué au rang d'outsider dans les sondages, Donald Trump a pourtant prédit "une magnifique victoire" de son camp, lors de son ultime meeting de campagne, lundi soir, à Grand Rapids, dans le Michigan. Mardi, il a répété dans un entretien à la chaîne Fox qu'il avait "une très solide chance de gagner" l'élection.

Ses fans sont également très confiants sur l'issue de ce vote, comme a pu le constater Europe 1 dans plusieurs États américains. "Ce n'est pas quatre ans de plus qu'il nous le faut [la durée d'un mandat présidentiel américain, ndlr], mais douze !", assure ainsi une sympathisante du milliardaire. Retrouvez ci-dessous notre reportage auprès des soutiens de Donald Trump

Trump encore plus "hors de contrôle" en cas de victoire, selon Bolton

Ancien conseiller à la Maison-Blanche et très critique depuis son départ en septembre 2019, John Bolton a évoqué sur Europe 1 le président américain en des termes peu amènes, mardi matin : "Les bons présidents apprennent ce qu’ils ont besoin de savoir pour bien faire leur boulot. Trump n'a non seulement pas appris ce qu’il devait savoir, mais il n’y porte aucun intérêt !" Et si Trump l'emporte, mardi soir, le "faucon" prédit un second mandat encore plus agité que le premier.

Un contexte tendu

Les derniers jours de campagne se déroulent dans un contexte tendu. Certaines villes, comme Washington, craignent que des violences éclatent entre des partisans des deux camps à l’issue du scrutin. La capitale du pays a ainsi commencé à se barricader depuis quelques jours et la police a interdit la circulation mardi dans certaines rues de la ville. Le président Donald Trump a plusieurs fois refusé de dire clairement qu’il cèderait pacifiquement le pouvoir en cas de défaite.

C'est dans ce contexte que la ville de Washington se barricade, en vue d'éventuels heurts après les résultats. Comme le rapporte notre correspondante sur place, les banques et d'autres commerces ont installé de très larges panneaux de bois dans les jours qui ont précédé le scrutin. Sur Europe 1, deux spécialistes des Etats-Unis ont toutefois rappelé qu'une majorité d'Américains ne se situaient dans aucun camp, et n'étaient pas galvanisés. Plus d'informations dans cet article

Barricade (1)

Crédits : Sonia Dridi / Europe 1

Deux campagnes très différentes…

Tout au long de la campagne, les candidats ont marqué leurs différences. Lundi, Donald Trump a fait cinq meetings dans quatre états différents. Les militants républicains ont eux redoublé d’effort dans le tractage.

Pendant ce temps, les militants démocrates ont opté pour une campagne en ligne, coronavirus oblige, pendant que Joe Biden s’est lui concentré sur son état natal de Pennsylvanie, où il a passé toute la journée de lundi avec sa femme et sa colistière Kamala Harris. "La Pennsylvanie est cruciale. Donald Trump l’a gagnée il y a quatre ans de seulement 44. 000 voix, donc chaque vote compte", a notamment lancé le candidat démocrate.

… et deux programmes aussi

Joe Biden et Donald Trump proposent aux Américains deux programmes bien différents. Souvent absente des campagnes américaines, la santé est cette fois au centre des débats, du fait du coronavirus. Le bilan et l’action du président sortant en la matière sont bien souvent au centre des discussions, d’autant que le Covid-19 poursuit largement sa progression. Alors que Donald Trump mise tout sur la mise en place d’un vaccin, son adversaire plaide, lui, pour un port du masque plus généralisé et une politique de traçage plus efficace.

Mais la santé, c’est aussi l’Obamacare, cette réforme historique de l’assurance maladie, honnie par les républicains. Sa suppression pure et simple est l’une des promesses de campagne de Donald Trump, qui l’a déjà détricotée avec méthode pendant son premier mandat. Joe Biden propose au contraire de la restaurer et de l’étendre à presque toute la population américaine.

Découvrez le podcast Mister President par Europe 1 Studio

La politique américaine vous passionne ? Vous vous demandez encore comment Donald Trump a-t-il pu être élu ? Découvrez "Mister President par Europe 1 Studio", le podcast d'Olivier Duhamel. De Truman à Obama, de Kennedy à Clinton en passant par les Bush, père et fils… le politologue vous raconte l'incroyable histoire des élections présidentielles américaines depuis 1948.

>>> Retrouvez les 12 épisodes sur notre site Europe1.fr,  sur Apple PodcastsGoogle PodcastsSoundCloud ou vos plateformes habituelles d’écoute.

Sur le plan économique, Donald Trump part avec un avantage. Son bilan parle pour lui : une croissance soutenue, un chômage au plus bas, et des bourses qui crèvent les plafonds à New York. Pour cette campagne, il s’est trouvé une proposition choc : créer 10 millions d’emplois et un million de petites entreprises en dix mois. S’il reste flou sur les moyens de parvenir à cet objectif, le président républicain tente là de s’adresser aux classes ouvrières.

Joe Biden, lui, veut prendre le contrepied de son adversaire. Il propose donc de taxer davantage les plus grandes fortunes du pays afin d’assurer une meilleure redistribution. Et d’ainsi pouvoir augmenter, comme il le promet, le salaire minimum fédéral à 15 dollars de l’heure (12,70 euros) contre 7,50 à l’heure actuelle.

Les deux candidats se distinguent également sur la lutte contre le réchauffement climatique, la lutte contre les discriminations raciales, le contrôle des armes, ou encore la politique étrangère. Les détails sont à retrouver ici.