Incarcéré depuis début avril, Lula a été intronisé samedi par le Parti des Travailleurs comme son candidat à la prochaine élection présidentielle.
L'ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, en prison depuis avril pour corruption, a été désigné officiellement samedi candidat du Parti des Travailleurs (PT, gauche) à la présidentielle, même si sa candidature a de grandes chances d'être invalidée. L'officialisation de la candidature de Lula, pour briguer un troisième mandat, est une façon "d'affronter un système pourri", a affirmé Gleisi Hoffmann, présidente du PT, au moment d'annoncer la désignation de Lula.
Un charisme intacte. Lula, 72 ans, qui purge une peine de 12 ans de prison, n'était pas présent physiquement à la convention du PT à Sao Paulo. Mais son visage souriant avec son éternelle barbe était partout, notamment sur des masques en carton distribués aux quelques 2.000 militants survoltés massés dans une salle du quartier japonais de la plus grande ville du Brésil. Même derrière les barreaux, Lula demeure largement en tête des intentions de vote au premier tour, crédité de plus de 30% par tous les instituts de sondage. C'est près du double de ses principaux concurrents.
Inéligibilité ? Même si le parti se défend catégoriquement - du moins ouvertement - de préparer un plan B, en coulisses, personne n'ignore que la candidature de Lula sera vraisemblablement invalidée par la justice électorale. Une loi brésilienne intitulée "Ficha limpa" (casier vierge, en portugais) stipule en effet que toute personne condamnée en appel, ce qui est le cas de Lula, devient de fait inéligible.
Cette journée était un "super samedi" électoral au Brésil, trois candidats de poids étant nommés officiellement par leurs partis, un jour avant la date limite des conventions, sortes de grands meetings qui permettent aux formations d'adouber leurs champions devant les militants. L'écologiste Marina Silva a été intronisée par le parti Rede (centre-gauche), à Brasilia, dans une salle peuplée de militants vêtus de t-shirts verts. Toujours dans la capitale, l'ex-gouverneur de Sao Paulo Geraldo Alckmin, principal représentant de l'establishment, a été déclaré officiellement candidat du Parti Social Démocrate Brésilien (PSDB, centre-droit).