La coalition du leader de l'opposition au Kenya, Raila Odinga, a saisi vendredi la Cour suprême pour contester les résultats de l'élection présidentielle du 8 août, qu'elle estime entachée de nombreuses fraudes. Une équipe d'avocats de l'opposition a déposé une requête de quelque 9.000 pages au greffe de la Cour suprême moins de deux heures avant l'expiration du délai légal, en direct devant les chaînes de télévision kényanes. Le président sortant Uhuru Kenyatta a été déclaré vainqueur de l'élection le 11 août avec 54,27% des voix face à Raila Odinga (44,74%).
Deux semaines pour trancher définitivement. La Cour suprême du Kenya, composée de sept juges, dispose de 14 jours pour rendre son arrêt, qui est définitif. Soit elle valide l'élection et Uhuru Kenyatta, 55 ans, sera investi une semaine plus tard pour un second mandat de cinq ans. Soit elle annule le scrutin, et la commission électorale disposera de 60 jours pour organiser une nouvelle élection présidentielle.
Une liste d'irrégularités. Dans un communiqué diffusé vendredi soir, la coalition de Raila Odinga (Nasa) a passé en revue les principales irrégularités qu'elle a, selon elle, détectées, notamment un piratage informatique du système électronique de la commission électorale (IEBC), des bureaux de vote non officiellement enregistrés et des écarts de participation entre la présidentielle et les autres scrutins conduits le même jour (législatives, sénatoriales, etc.).