Critiqué jusque dans son camp pour sa réaction face au Covid-19, Donald Trump est distancé dans les sondages par son adversaire démocrate, Joe Biden. "Il est en difficulté, mais est-ce-que l'électorat américain ira jusqu'au bout et le fera partir ? Pour l'instant cela n'a rien d'évident", estime Philippe Labro, journaliste et écrivain, invité d'Europe 1 mardi.
Avant la crise sanitaire, le bilan économique du président était "plutôt bon", juge-t-il, avec un chômage en baisse et une croissance en hausse. Mais dans trois mois, le scrutin aura lieu dans une Amérique divisée et fragilisée par la pandémie, qui y a fait plus de 140.000 morts. Le résultat de l'élection, prévue le 3 novembre 2020, reste toutefois étroitement lié à l'évolution de la situation économique du pays, explique-t-il. "Si l'économie repart et si le chômage baisse, Trump peut rebondir."
"Le chantier laissé par Trump serait gigantesque"
Connu pour son bagou, le président est habitué des déclarations fracassantes et parfois hasardeuses. "Trump est capable de vouloir retourner la situation. De crier sur tous les toits que s'il n'y a eu 'que' 140.000 morts c'est grâce à lui, que s'il n'avait pas été en poste il y en aurait eu beaucoup plus."
Si toutefois Joe Biden l'emportait, le chantier laissé par Trump serait "gigantesque" et long à déblayer, pointe Philippe Labro. "D'abord il faudra calmer le pays : certaines factions n'accepteront pas la défaite. Ensuite il faudra renouer avec les médias, les alliés, l'Europe, dont Trump à voulu à s'écarter." Il conclut : "La question est aussi de savoir s'il est capable de faire face à tout cela."