Lamia Haji Bachar, co-lauréate du prix Sakharov 2016, a déclaré vendredi vouloir être la porte-parole de toutes les victimes de sévices dans le monde.
"Je veux être la voix des sans-voix". Lamia Haji Bachar, jeune Yézidie co-lauréate du prix Sakharov 2016, a assuré vendredi à Stuttgart, en Allemagne, où elle vit en exil, qu'elle souhaitait devenir "la voix des sans-voix" et la porte-parole des femmes discriminées dans le monde. "A partir de maintenant, je voudrais être la voix de tous ces gens, de toutes les personnes discriminées, de toutes ces femmes et ces enfants qui ont été victimes (de sévices) partout dans le monde", a assuré la jeune fille de 18 ans, qui a enduré un véritable calvaire dans les mains du groupe Etat islamique (EI).
20 mois de captivité. Lamia Haji Bachar, enlevée en Irak par les djihadistes lorsqu'elle avait 16 ans pour devenir une esclave sexuelle, affirme en outre "se sentir plus forte aujourd'hui" car, ressent-elle, "les gens sont derrière moi". Devenir "la voix de toutes ces victimes, (...) cela a été la force qui m'a conduit pour échapper" à 20 mois de captivité, confie-t-elle. Elle a été accueillie cette année en Allemagne pour y être soignée. "Nombreux sont ceux qui ont de la sympathie pour ce que j'essaie de faire", ajoute-t-elle, dans des propos traduits du kurde à l'anglais.
Devenir enseignante et activiste. Elle s'est vu attribuer jeudi avec une autre victime yézidie, Nadia Murad, le prestigieux prix des droits de l'homme du Parlement européen. La jeune fille, qui a été grièvement blessée dans une explosion en échappant à ses tortionnaires, veut devenir enseignante. Elle souhaite également être "une activiste" pour faire en sorte que de tels crimes ne puissent être commis ailleurs. "Ce qui est arrivé à mon peuple, je ne souhaite pas que cela arrive à un autre", a-t-elle souligné, en référence aux Yézidis, minorité kurdophone d'Irak massacrée et persécutée par Daech.