Procès Lionnet : l'accusée tente de faire passer la victime pour une "menteuse"

Sabrina Kouider est accusée d'avoir tué sa fille au pair Sophie Lionnet. © AFP
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avec AFP , modifié à

Sabrina Kouider a reconnu la semaine dernière avoir frappé "très fort" la jeune fille au pair avec un câble électrique. 

Sabrina Kouider, accusée d'avoir tué sa fille au pair Sophie Lionnet, a affirmé jeudi que la jeune Française était une "menteuse" invétérée, au cours de son procès à Londres. Cette mère de famille de 35 ans a été longuement interrogée par Me Orlando Pownall, l'avocat de Ouissem Medouni, co-accusé et compagnon de la jeune femme. Ces deux Français s'accusent mutuellement du meurtre de la jeune fille qui travaillait chez eux, dans le sud-ouest de la capitale britannique.

"Tout le temps à essayer de vous convaincre". "Elle mentait tout le temps", lance Sabrina Kouider, répondant à l'avocat qui l'interroge sur des insultes ("putain", "salope") dont elle aurait abreuvé la victime de 21 ans, originaire de Troyes, au sud-est de Paris, et souvent décrite comme une personne discrète, voire timide.

"Elle était tout le temps là avec son grand sourire, à essayer de vous convaincre", poursuit l'accusée, dans une salle d'audience de la cour criminelle de l'Old Bailey où le procès s'est ouvert le 19 mars. Évoquant leur vie à Londres, Sabrina Kouider, les yeux cernés et qui portait une veste et un haut noir, affirme que Sophie Lionnet inventait des prétextes ("j'ai oublié de faire les courses, j'ai perdu l'argent") pour dissimuler de soi-disant manquements dans son travail.

"Elle avait tout avec moi". Elle s'attribue en revanche un rôle de cheffe de famille exemplaire."Elle avait tout avec moi. Je faisais à manger (...), le ménage, elle s'amusait, elle avait tout", clame l'accusée, dont les propos contrastent avec ses déclarations de la semaine dernière, lorsqu'elle avait reconnu avoir frappé "très fort" la victime avec un câble électrique.

Le cadavre calciné de Sophie Lionnet avait été retrouvé le 20 septembre 2017 dans le jardin du logement que l'accusée et son compagnon de 40 ans partageaient dans le sud-ouest londonien. Selon l'accusation, la jeune fille avait vécu un calvaire pendant les vingt mois ayant précédé sa mort, passés au service du couple, endurant intimidations, cris et violences. Le procès se poursuit vendredi.